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Politique - Page 147

  • Télévision. "Sur la route avec Sócrates" : Dany Cohn-Bendit au Brésil, le pays du foot roi

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    Ce soir, Arte vous invite à monter à bord du combi de Dany Cohn-Bendit :  destination le Brésil et  le foot, sur les traces d'une icône sportive, le joueur Sócrates.  Photo Arte

    football,documentaire,télévision,dany cohn-bendit,brésil,arteQuel rapport peut-il donc y avoir entre le foot, l'écologie, la démocratie et le Brésil ? Vous aurez la réponse ce soir sur Arte, avec Daniel Cohn-Bendit, passionné de foot et du jeu brésilien. "Dany le Rouge", le héros des barricades de mai 1968, devenu "Dany le Vert" en 1980, aujourd'hui néo-retraité du Parlement européen, a profité du  Mondial-2014 pour tracer la route au Brésil, à bord d'un camping-car aux couleurs psychédéliques - soixante-huitard, cela va de soi - sur les traces d'un mythe sportif et politique :  Sócrates, le fabuleux et élégant footballeur brésilien (photo ci-dessus). Résultat de cette plongée épique, parfois drôle et souvent émouvante, au coeur de la société brésilienne : "Sur la route avec  Sócrates", un documentaire exceptionnel, diffusé ce mardi sur Arte.


    Dans "Sur la route avec Socrates" Daniel Cohn... par Telerama_BA

    "Gagner ou perdre, mais toujours en démocratie"

    football,documentaire,télévision,dany cohn-bendit,brésil,arteLe pétulant Daniel Cohn-Bendit qui, l'air de rien, va fêter ses 70 printemps le 4 avril prochain, nous offre au passage une petite séquence nostalgie, sans morosité aucune: le road-movie brésilien le ramène plus de 30 ans en arrière dans les tribunes du stade de l'équipe brésilienne des Corinthians. En 1983, lors de la finale de la Coupe du Brésil, Dany le Vert, reporter pour Europe 1, se trouve dans les gradins lorsque Sócrates et ses coéquipiers des Corinthians pénètrent dans le stade de São Paulo en affichant sur une banderole un message resté célèbre, "Gagner ou perdre, mais toujours en démocratie", pour initier un élan de contestation contre la dictature au pouvoir (photo ci-dessus). "Ce jour -là, j'étais dans le stade et voir le football s'exprimer politiquement a été une révélation", explique l'ancien élu écologiste.

    "Un autre" football est possible

    football,documentaire,télévision,dany cohn-bendit,brésil,arteVous n'allez pas le croire, mais "un autre football", engagé et citoyen, résistant au paternalisme des présidents de club et de la dictature militaire, était alors possible.  Vous n'allez pas non plus le croire, mais à São Paulo, le club des Corinthians prônait l'autogestion, le vestiaire décidait tout par vote, du salaire des joueurs jusqu'à la couleur des maillots en passant par la préparation d'avant-match ! Quant au charismatique Sócrates, attaquant virtuose du club et dribbleur de génie de la Seleção, il incarnait cette expérience unique de démocratie autogestionnaire dans le football et allait devenir l'ami de Dany Cohn-Bendit (photo ci-dessus).

    Le foot-business a-t-il tué le foot-démocratique ?

    football,documentaire,dany cohn-bendit,brésil,arteA l'heure du foot-business, que reste-t-il du foot-démocratique et de l'expérience magnifique des Corinthians ? Le foot n'est-il vraiment plus aujourd'hui que le sport de l'argent roi, plombé par des combines de matchs truqués et les dérives violentes, voire racistes, de certains supporteurs ? C'est pour le savoir que l'ex-eurodéputé franco-allemand a pris la route l'été dernier, de Rio à Brasilia en passant par São Paulo et Salvador. Et, comme toujours avec Dany, ça déménage. Au fil d'un périple de 7.000 km, rythmé par les matches médiocres du Brésil du Mondial 2014 jusqu'à la honte nationale face à l'Allemagne (7-1), Dany le Vert restitue la figure de Sócrates, devenu médecin et décédé fin 2011, à 57 ans, mais aussi les tensions de la société brésilienne qui a dénoncé les concessions faites par le pays à la FIFA et l'argent qui a coulé à flot pour accueillir la Coupe du monde. Le road-movie est peuplé de rencontres aussi exceptionnelles que son auteur: Wladimir, un ex-joueur des Corinthians, Raï (photo ci-dessus), l'ancien joueur du PSG et petit frère de Sócrates, revenu au pays pour s'occuper des pauvres, Gilberto Gil, le musicien et ex-ministre de la Culture ... autant de personnages légendaires qui montent tour à tour à bord du combi-car Volkswagen de Dany pour raconter le Brésil d'aujourd'hui.

    "Le socialisme? Je le pratique tous les jours"

    Ne comptez pas sur l'ancien leader de mai 1968, qui n'a jamais su rester en place ni s'en tenir aux codes de la langue de bois politique, pour se cantonner au foot. Son voyage dans ce pays de grands propriétaires terriens, l'emmène aussi à la rencontre d'une communauté indigène et du Mouvement des Sans-Terre dont une lumineuse représentante lui lance : "Le socialisme? Je le pratique tous les jours"."D'habitude, ce genre de propos me fait rire. Mais pas là...", a avoué avec sa gouaille habituelle Cohn-Bendit, souvent qualifié de "libéral-libertaire", lors d'une avant-première à Strasbourg devant ses amis eurodéputés verts il y a un mois. Scotchés, les écolos.

    • "Sur la route avec Socrates. Foot Brésil et politique", de Niko Apel et Ludi Boeken, est diffusé ce mardi à 20H50 sur Arte (France, 2015, 90 mn).

    Cathy Lafon

  • Planète vidéo. "Sous le dôme", le documentaire sur la pollution en Chine qui cartonne sur le web

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    "Sous le dôme", le documentaire de Chai Jing dénonce la pollution en Chine, fait un carton sur le web. Photo "Sous le dôme".

    155 millions de spectateurs en deux jours, qui dit mieux ? Tel est le record battu par un documentaire vidéo incisif sur la pollution atmosphérique en Chine, qui a connu un succès fulgurant le week-end dernier sur internet : il a été visualisé par un Chinois sur neuf. "Sous le dôme", un film de 103 minutes -dont la réalisation rappelle "Une vérité qui dérange" de l'ancien vice-président américain Al Gore- a été mis en ligne samedi dernier et repris par des médias officiels.

    La pollution, ennemi n°1 en Chine

    Une audience de rêve pour tout réalisateur, mais il est vrai que ce documentaire, réalisé à titre privé par Chai Jing, ancienne présentatrice vedette de la télévision d'Etat CCTV, s'attaque avec talent au problème numéro 1 du quotidien de ses compatriotes : l'épais smog brunâtre qui embrume de façon endémique les métropoles chinoises et provoque de graves dégâts sanitaires.

    Vibrant appel à dire "non" à la pollution

    Avec une liberté de ton peu courante dans l'Empire du milieu, la journaliste détaille avec force pédagogie et entretiens percutants les causes et conséquences de la pollution atmosphérique et dénonce successivement la dépendance au charbon, l'envolée des automobiles, le laxisme des gouvernements locaux -réticents à fermer des aciéries sources d'emplois-, la non-application des lois environnementales et les amendes dérisoires pour les pollueurs. Il présente également des points de comparaison avec d'autres pays, interrogeant un élu de Londres et des officiels de Los Angeles pour examiner les politiques adoptées par ces deux métropoles, autrefois lourdement polluées. Le film se termine sur un vibrant appel -inhabituel dans un univers médiatique étroitement censuré - à "dire non" et à "se lever" pour changer la situation.

    La Chine a déclaré la guerre à la pollution.

    pollutio pekin.jpgAlors que le smog délétère nourrit un mécontentement populaire croissant en Chine, plus gros pays émetteur de gaz à effet de serre avec les Etats-Unis, le Parti communiste au pouvoir a indiqué l'an dernier "déclarer la guerre à la pollution" avec l'ambition de réduire la part des énergies fossiles. De hauts officiels retraités ont reconnu que 500.000 morts pouvaient être imputées à la pollution chaque année en Chine. "Sous le dôme" n'en a pas moins provoqué sur les réseaux sociaux un déferlement de critiques contre l'inertie des autorités. "Nous devons utiliser la force de l'internet pour sensibiliser le peuple de Chine et forcer le système politique à sortir de sa léthargie", plaide ainsi un internaute sur la plateforme de microblogs Weibo.

    "Un combat personnel"

    Comme en 2014, les problèmes environnementaux figurait la semaine dernière, au menu de la session plénière annuelle de l'Assemblée nationale du peuple, le Parlement chinois. Pour Chai Jing, intervieweuse populaire et tenace qui a démissionné de CCTV et a découvert que sa fille était atteinte d'une tumeur bénigne, attribuée à la pollution, ce documentaire était "un combat personnel".

    Cathy Lafon

    REPERES

    • Selon le ministère chinois de l'environnement, 90 % des villes chinoises dépassent les seuils de pollution considérés comme sans risques par l'Organisation mondiale de la santé (OMS). Seulement huit villes sur les 74 du pays qui ont fait l'objet de contrôles antipollution étaient en dessous des seuils d'alerte. Pékin a enregistré une fois un taux de pollution douze fois supérieur aux recommandations de l'OMS. La Chine a déclaré en 2014 vouloir obliger 15 000 grandes entreprises à dévoiler leurs taux d'émission de polluants en temps réel. Elle a promis de fermer 50 000 fours à charbon et d'envoyer à la casse six millions de vieilles voitures.
    • En avril 2014, le gouvernement a modifié sa loi de protection de l'environnement afin de permettre aux associations de poursuivre les pollueurs, exposés à des peines plus lourdes, parmi lesquelles des amendes journalières. La Cour suprême chinoise a créé l'an dernier un nouveau tribunal, chargé des affaires d'environnement, dirigé par Zheng Xuelin. Des arrestations ont eu lieu et des procès sont en cours.
  • Loi sur la transition énergétique: "Le costume retaillé par le Sénat ne peut pas tenir bien longtemps"

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    Ronan Dantec, sénateur EELV de Loire-Atlantique. Photo Nantes.fr

    Comme prévisible, le groupe écologiste du Sénat a voté contre le projet de loi de transition énergétique, en raison principalement de la disparition des seuils sur la réduction nucléaire, du recul sur les économies d'énergie et de l'attaque contre le développement de l'éolien terrestre. Ronan Dantec, sénateur écologiste, s'en explique dans une tribune libre. Non sans humour.

    Tribune libre

    L'ensemble tricoté n'a pas disparu

    Beaucoup craignaient que le Sénat détricote complètement la loi de transition énergétique, et que nous nous retrouvions devant un tas de pelotes consciencieusement rembobinées. Finalement, reconnaissons-le, ce n’est pas le cas : certes, l’ensemble tricoté par l’Assemblée nationale a quelque peu été modifié, des morceaux ont été enlevés, d’autres rajoutés, certains éléments sont pour le moins rapiécés, mais il n’a pas disparu.

    Des embellissements, mais...

    loi sur la transition energétique,sénateur,sénat,ronan dantec,eelvDans les étoffes nouvellement tissées par le Sénat, nous noterons ainsi plusieurs embellissements sur la rénovation énergétique des logements par exemple. Le fait de ramener de 2030 à 2020 la date pour l’obligation de rénovation du parc de logements privés est une avancée forte, crédibilisant l’objectif de réhabilitation de 500.000 logements par an à l’horizon 2017, surtout qu’il est complété par l’obligation, sur un amendement écologiste, de rénovation au moment des mutations à partir de 2030. Ce fut une jolie bataille parlementaire. Sur ce point, le Sénat a donc fait œuvre utile pour crédibiliser l’objectif intermédiaire de réduction de 20% de la consommation d’énergie en 2030. Et on ne comprend donc pas très bien pourquoi il a supprimé cet objectif de l’article 1 de la loi, ce n’est pas logique.

    L'accroc géant de l'éolien

    loi sur la transition energétique,sénateur,sénat,ronan dantec,eelvAvant de revenir sur les incohérences esthétiques du patchwork élaboré par le Sénat, permettez-moi de signaler quelques autres jolies pièces cousues par le Sénat. Le groupe écologiste a notamment apprécié – après, bien sûr, c’est toujours une question de goût – la création d’une filière recyclage pour les bateaux de plaisance qui permettra de réduire l’encombrement des ports de plaisance par les bateaux-épaves, ou le droit, pour les habitants des petites îles non connectées de choisir leur distributeur d’électricité, ce qui devrait accélérer l’autonomie énergétique de ces territoires, futures vitrines du développement des énergies renouvelables. Parmi les plus belles pièces, nous sommes évidemment très fiers d’avoir réussi à accrocher l’obligation de raccordement dans les 18 mois des installations renouvelables, ce qui devrait accélérer leur développement… même si ne nous a pas échappé l’accroc, pour ne pas dire le trou de mite géante, qui a saccagé les possibilités de développement de l’éolien terrestre avec l’interdiction de leur implantation à moins d’un kilomètre de toute habitation. Cet amendement surprise aura aussi logiquement pour conséquence de geler toute urbanisation dans un rayon d’un kilomètre autour des éoliennes déjà installées, de réduire donc à néant les projets d’urbanisme de milliers de communes françaises. C’est évidemment absurde, mais nous abritons dans nos rangs quelques couturiers attirés par le surréalisme.

    Le coup de ciseau de trop

    loi sur la transition energétique,sénateur,sénat,ronan dantec,eelvCar malheureusement, faire d’un ensemble de pièces de tissus recoupés et disparates un costume cohérent, n’est pas des plus aisé, surtout quand certains manient le ciseau frénétiquement. Nous avons ainsi un groupe spécialisé dans les coupes et les modifications de forme. 50% de nucléaire en 2025, je coupe ; 63,2 gigawatts pour la production de nucléaire, je rehausse le col jusqu’à 64,85 gigawatts. On ne sait jamais, des fois qu’il fasse un peu froid l’hiver prochain. Le refus complet par le Sénat des nouvelles tendances du renouvelable pour un repli entêté vers les modes anciennes dites « du tout nucléaire », pourtant passées de mode partout dans le monde, aura ainsi été une constante du débat dans notre hémicycle. Malgré la faillite d’AREVA, fleuron du toujours prêt à porter « Le tout nucléaire français », avec 5 milliards de passif, le Sénat n’aura pas soutenu la nécessité de développer rapidement de nouveaux produits répondant à l’immense demande mondiale de développement des énergies renouvelables.

    Coupe déséquilibrée aux coutures fragiles

    loi sur la transition energétique,sénateur,sénat,ronan dantec,eelvAu final, nous voici donc avec une confection assez étrange, à partir du costume plutôt seyant que nous avait livrée l’Assemblée nationale.  Des ajustements étaient nécessaires par rapport au premier patron qui était perfectible, - et je veux rendre aussi hommage aux rapporteurs au Sénat, qui ont souvent proposé des retouches pertinentes - des embellissements souvent soutenus par la ministre, régulièrement à l’initiative du groupe écologiste, mais au final une coupe déséquilibrée et un patchwork disparate aux coutures fragiles. Nous ne sommes pas dans la haute-couture, ni même dans le rapiéçage…. il faudrait lui trouver un autre nom. Nous voterons donc contre. Le costume qui sort du Sénat ne peut pas tenir bien longtemps. Certains pensent même certainement qu’il est suffisamment fragilisé pour se déliter rapidement, car le projet reste bien de revenir à l’ancien costume du modèle énergétique français, dont certains ici ont encore la nostalgie, malgré ses usures et le coût faramineux de son entretien.

    Revenir au croquis initial du président

    loi sur la transition energétique,sénateur,sénat,ronan dantec,eelvNous préférons donc retravailler avec la proposition initiale de l’Assemblée nationale, conforme au croquis initial du président de la République. C’est la base pour créer un costume solide pour l’avenir, moderne et innovant, capable d’affronter toutes les variations météorologiques.

    Ronan Dantec, sénateur de Loire-Atlantique, vice-président de la commission du Développement durable, des Infrastructures, de l'Equipement et de l'Aménagement du territoire, membre du groupe Ecologiste du Sénat.

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