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Signalé à Ma Planète par Raf, un internaute, le clip des bretons Bred'irie en rajoute une couche sur la toile, avec une nouvelle chanson contre le projet de l'aéport nantais, tout simplement intitulée "Notre-Dame-des-Landes". Bred-irie a rejoint le 6 novembre le combat musical mené sur internet par les anti-aéroport nantais.
Musique, s'il vous plaît !
Bred'irie (prononcez brède ail riz !), c'est avant tout une musique qui ne connaît pas de frontière et qui invite au voyage grâce aux rythmes d'instruments venus d'un peu partout dans le monde. Du Tibet à Essaouira en passant par la Bretagne le son est multiculturel à l'image d'un monde où les distances n'existent plus, mais pas uniquement grâce à l'avion... En gros, de la world bretonne écolo.
Quand aux opposants au projet de l'aéroport de Notre-Dame-des-Landes, ils manifestaient hier, samedi 10 novembre, à Rennes, 12h Place de la Mairie, et à Guingamp, 14h30 Place du Vally. En attendant la grande manifestation de "réoccupation" à Notre Dame Des Landes, samedi 17 novembre prochain à 11h.
La Parisienne libérée : l'image de fin du clip "Le fol aéroport de Notre-Dame-Des-Landes"
Qualifié de "nouveau Larzac", le projet breton de construction de l'aéroport de Notre-Dame-des-Landes (Loire-Atlantique), n'a pas fini de faire causer, dans la campagne bretonne comme sur le net.
Ma Planète vous propose aujourd'hui un tour de web, pour faire le point en chanson et en images sur la cristallisation d'un conflit environnemental local, emblématique des divergences écologiques profondes qui perdurent entre écolos et socialistes. Un conflit qui n'est pas sans rappeler la grande lutte anti-nucléaire bretonne de la fin des années 1970 et de 1980, contre la centrale de Plogoff. Avec une différence de taille : la lutte était alors menée sous un gouvernement de droite et durement réprimée par ce dernier. Et le projet de Plogoff a été abandonné ensuite par la gauche et par François Mitterrand, une fois élu président de la République en 1981. Il s'était engagé dans sa campagne électorale à ce renoncement symbolique, qui n'a en rien freiné le développement du parc électro-nucléaire français. Pour Notre-Dame-des-Landes, c'est un gouvernement de gauche qui déloge désormais sans ménagement les opposants, mais sans avoir jamais véritablement promis d'abandonner le projet de construction.
"Le Fol Aéroport de Notre-Dame-des-Landes", la chanson qui fait le buzz
Contrairement à certaines idées reçues, loin de prôner le retour à la bougie, les écolos vivent avec leur temps et savent qu'aujourd'hui, les batailles se gagnent avec internet. Avec humour, comme "La minute nécessaire" de Bridget Kyoto, dont la vidéo "Le nanéroport" (en ligne sur Ma Planète) nous permet de rigoler un bon coup du projet contesté de Notre-Dame-des-Landes. Et en chanson, si possible. Voilà pourquoi le clip "Le Fol Aéroport de Notre Dame des Landes" qui circule sous toutes les plateformes d'échanges vidéos (You Tube, Dailymotion, Viméo), est devenu l'hymne des opposants au projet Vinci. Depuis le 1er novembre, Fleur, alias la "Parisienne Libérée", chanteuse et bloggeuse engagée, chante sur fond vert :
"Le projet ambitieux dans les années soixante D’un Concorde radieux, d’une industrie qui chante Le projet innovant des années soixante-dix Il faut dorénavant que chacun atterrisse
Le projet oublié des années quatre-vingt Le pétrole a flambé tout ça ne sert plus à rien Le vingtième siècle est mort, plus personne ne demande Le fol Aéroport de Notre Dame des Landes ...."
Une vidéo qui risque bien d'internationaliser l'opposition au projet du groupe Vinci, voulu par le gouvernement Ayrault.
Le reportage de Rennes TV : "L'occupation continue et se radicalise"
Rennes TV a suivi les opposants écolos au projet du nouvel aéroport de Nantes. Ils tentent d'échapper aux contrôles ainsi qu'aux expulsions et veulent empêcher ce projet qui s'opère, selon eux, au détriment des terres agricoles et du bon-sens. Ils sont menacés d'expulsion alors que les opérations de construction débutent tandis que des recours légaux sont encore en cours, comme le montre le reportage de la chaine locale bretonne, diffusé le 25 octobre dernier.
Rue 89 : "La guérilla qui s’amorce pourrait durer des mois"
Depuis le 28 octobre dernier, Rue 89 Planète propose une immersion sur le terrain, côté opposants : "Derrière les barricades de Notre-Dame-des-Landes". Avec une carte interactive à l'appui, pour suivre les résistants qui s'opposent à la construction de l’aéroport du Grand-Ouest, projet personnel de Jean-Marc Ayrault, ancien maire de Nantes et actuel premier ministre de François Hollande. Le site, qui met régulièrement à jour le dossier de l'aéroport breton, propose de voir comment, dans le bocage nantais, une poignée d’activistes compte tenir tête à un important dispositif policier.
Cécile Duflot : "Il y a un désaccord sur ce projet, ancien et acté, rien de nouveau sous le soleil"
Quant aux écologistes membres du gouvernement Ayrault, on les sent quelque peu gênés aux entournures. Il aura fallu quinze longs jours à Cécile Duflot, ministre du Logement, pour réagir, le 30 octobre, sur RTL, aux affrontements, parfois violents, entre forces de l'ordre et opposants au projet d'aéroport de Notre-Dame-des-Landes : elle a redit son désaccord au projet, en s'interrogeant sur le bien fondé de la méthode "policière" mais sans remettre en cause la participation de son parti politique au gouvernement de Jean-Marc Ayrault... Seul, le député EELV de Gironde, Noël Mamère, a ouvertement posé la question qui fâche, le même jour : "On est en droit de s'interroger sur la poursuite de notre soutien à un gouvernement qui utilise la force comme ses prédécesseurs pour imposer un projet dont ne veulent pas les habitants."
Stéphane Hessel : "Tout homme peut avoir des raisons de reconsidérer une position qu’il a prise"
Dans une interview accordée hier, lundi 5 novembre, au site Reporterre, Stéphane Hessel, dans son rôle de "sage des sages", a appelé le Premier ministre à reconsidérer sa position sur le projet d’aéroport de Notre-Dame-des-Landes. Souhaitant la fin des violences policières, l'auteur de "Indignez vous ! juge le projet "ni économiquement nécessaire ni écologiquement innocent". Agé de 94 ans, l'ancien résistant, ex-diplomate, qui a été candidat EELV aux élections régionales en 2010, insiste : "Ceux qui protestent, ceux qui n'en veulent pas, ce sont de bons citoyens français, ce ne sont pas des malotrus, des voyous, au contraire, ce sont des gens qui ont bien réfléchi", Au premier ministre, Jean-Marc Ayrault, qui défend le projet, Hessel demande qu'il "réfléchisse bien", l'appelant, "avec respect", à "tenir compte de l'émotion provoquée, de la volonté citoyenne de faire autrement". La grande classe, Hessel.
On ne sait pas encore si les performances des joueurs de foot de Laurent Deschamps permettront à la presse de titrer à l'issue de la coupe du monde 2014 : "Le monde est bleu", comme en 1998. Ce qu'il y a de sûr, c'est que pour le futur Mondial, le monde devra être vert : l'ONU a instamment demandé à la Fifa de s'investir davantage pour organiser une Coupe du monde véritablement "verte" en 2014, dans un rapport publié à Brasilia, le 9 octobre dernier.
Brésil 2014 : "vert", mais peu mieux faire
Pour le Programme des Nations-Unies pour l'Environnement (Pnue), l'effort fourni par le Brésil pour le Mondial 2014 en matière de gestion environnementale n'est pas suffisant. "Cela mérite d'être pris en compte sérieusement par laFédération internationale de football (Fifa)", souligne l'étude de l'organisation mondiale, financée par le Fonds mondial pour l'environnement (GEF), en revenant sur l'action de l'Afrique du Sud dans ce domaine pour le Mondial 2010, et en analysant les défis du Brésil pour celui de 2014.
L'Afrique du Sud éco-exemplaire
Pour les onusiens, à l'occasion du Mondial 1010, l'Afrique du Sud a fait mieux que prévu et a su fournir des efforts conséquents pour réduire et compenser ses émissions de C02. Le pays a même remporté de vrais succès pour l'efficacité énergétique et les transports. En 2014, le Brésil, pays organisateur, se doit donc de faire au moins aussi bien, mais la Fifa doit aussi jouer le jeu. En effet, la Fédération internationale de foot devra, elle aussi, "envisager de compenser sa propre empreinte carbone (émissions de gaz nocives pour le climat) et encourager ses partenaires à en faire de même", comme le soulignel'étude du Pnue.
Le Mondial 2014 : première Coupe du monde de foot certifiée "verte" ?
Le stade Maracana en construction à Rio-de-Janeiro (Brésil) AFP
Le Brésil s'est pourtant engagé à organiser la première Coupe du monde où tous les stades auront un "certificat vert", comme l'a rappelé le responsable de l'Environnement pour la Coupe du monde 2014, Claudio Langone, lors de la présentation du rapport onusien à la presse. Des certificats qui devraient tenir compte de la réutilisation du matériel de démolition pour la rénovation des stades, de l'éclairage et de l'énergie efficicaces, ainsi que de la gestion de l'eau.
En écologie, pour passer des bonnes intentions à la réalité, c'est comme pour marquer un but au foot : il faut savoir concrétiser. En 2014, le Brésil comme la Fifa sont attendus sur le terrain de l'excellence environnementale : les pelouses des stades brésiliens devront être doublement vertes.
L'empreinte carbone de l'Afrique du Sud pour le Mondial 2010 a été de 1,65 million de tonnes de dioxyde de carbone, soit environ 60% du chiffre initialement projeté.