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Industrie - Page 204

  • L'initiative. Philippe Starck, designer de l'écologie

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    Philippe Starck et la poubelle ELISE

    Du "Pibal "à la poubelle : c'est pas parce qu'on est écolo qu'on n'aime pas ce qui est beau

    Philippe Starck, qui vient de concevoir pour Bordeaux un nouveau concept de vélo de ville, le "Pibal", véhicule urbain hybride deux roues-trottinette, a présenté également le 15 février une poubelle de tri destinée aux entreprises qui permettra de collecter les papiers, les piles, les cartouches, et d'autres déchets de bureau valorisables. L'objet fera partie d'une nouvelle offre de recyclage de l'entreprise de réinsertion spécialisée ELISE, qui était jusqu'ici présente uniquement dans la collecte de papier.

    Pour les beaux yeux d'ELISE

    Philippe Starck, engagé depuis plusieurs années dans le combat pour l'écologie, a redessiné en 2011 la corbeille ELISE originelle qui était en carton et a demandé à l’entreprise Roquette à Lille de travailler à la création d’un plastique végétal conçu à partir de denrées qui ne peuvent pas être utilisées pour l’alimentation.  Ce nouveau matériau durable et écologique qui compose la corbeille ELISE permet de lancer alors une gamme entière de corbeilles que Philippe Starck a inventée pour que chaque salarié puisse trier la totalité de ses déchets : plastiques souples, piles, ampoules, cartouches, canettes, verre, lampes et tubes néon, etc.

    Trier et recycler  : plus c'est beau, plus c'est écolo

    «Trier et recycler peuvent et doivent être associés au plaisir. Les corbeilles sont esthétiques, durables, ont des couleurs vives. Tout a été pensé pour que le tri soit tout, sauf une punition c’est pourquoi j’ai dessiné un objet, qui je l’espère, est désirable et aussi intemporel. Le dessin exprime l’idée de la beauté intrinsèque du déchet et déjà froissé, pré-vieilli, il assure une longévité de la durée de vie de l’objet. Il fallait donner envie de regarder les corbeilles, de les disposer dans un bureau, de les utiliser … et donc de penser à trier.» explique Philippe Starck, sur le site internet de l'entreprise ELISE. Originaire du Nord de la France où elle est très implantée, ÉLISE, en plein développement, a établi en 2011 de nouveaux partenariats qui renforcent son réseau, à St Etienne, Lyon, Marseille.  Et pourquoi pas un jour à Bordeaux ?

    Cathy Lafon

    EN SAVOIR PLUS

    Qui est ELISE ?

    ELISE (Entreprise locale d'initiatives au service de l'enironnement)  met en place, depuis 1998, le tri sélectif et la collecte de tous types de papiers, cartons et autres déchets de bureau dans les entreprises. Le produit collecté fait alors l'objet d'un tri en différentes qualités avant recyclage. Entreprise à vocation sociale, avec des emplois nouveaux chaque mois, ELISE répond pleinement à sa vocation qui est de créer des emplois pour des personnes en difficulté d'insertion (chômeurs longue durée, personnes handicapées, jeunes sans qualification...). 120 personnes ont déjà trouvé un emploi chez ELISE.

    • A Lyon, ELISE est en cours d'agrément Entreprise Adaptée. 
    • A Saint Etienne, le savoir-faire ELISE est mis en œuvre par l'Entreprise Adaptée Astp.
    • A Marseille, ELISE Provence est une Entreprise d'Insertion.

    Pour consulter le site d'ELISE : cliquer ICI.

    LIRE AUSSI

    Philippe Starck soutient la solution ELISE : cliquer ICI.

    Le "Pibal" de Philippe Starck : cliquer ICI.

  • Nucléaire : l'urgence du choix d'une nouvelle stratégie énergétique

     

    rapport,cour des comptes

    Centrale de Golfech (Tarn-et-Garonne)

    Le rapport de la Cour des comptes sur les coûts de la filière électronucléaire, publié le 31 janvier (www.ccomptes.fr), fait s'effondrer le mythe du nucléaire pas cher. Si les Sages de la rue Cambon ne relèvent pas de coûts cachés dans le nucléaire français, ils brisent un tabou. Modernisation et entretien des centrales, gestion des déchets radioactifs, futurs démantèlements : certaines estimations sont entâchées d'incertitudes, mais il est sûr que l'atome coûtera de plus en plus cher.

     49,50 € le mégawattheure nucléaire  (MWh) :  l'éolien est compétitif

    Ces derniers jours, tout a été dit ou presque, plutôt intelligemment d'ailleurs, sur les chiffres donnés dans les 400 pages du volumineux rapport présenté par Didier Migaud, premier président de la Cour des Comptes. En bons écologistes, prenons le temps de revenir sur l'essentiel pour essayer d'en tirer des conclusions "durables".

    • 228 milliards d'euros d'investissements et assimilés valeur 2010, c'est le montant de la note rondelette de la filière, si l'on prend en compte tous les coûts liés à l'atome (de la fabrication d'une centrale à son démantèlelement, en passant par le retraitement des déchets).
    • Les écologistes, qui affirmaient que le nucléaire coûtait plus cher que ce qui était affiché, peuvent crier victoire : la Cour leur donne en partie raison. Le coût courant économique du parc nucléaire, qui n'est pas celui retenu pour les tarifs, mais "permet de faire des comparaisons entre modes d'énergie", s'élève en effet à 49,50€ le MWh. Un chiffre plus élevé que ceux qui circulaient jusque là et, surtout, qui écorne sérieusement le mythe de la sacro-sainte compétitivité du nucléaire par rapport aux énergies renouvelables. Pour Michèle Rivasi, eurodéputée écologiste, la preuve est faite : si le prix du MWh est réévalué de 42 € à 50 € pour le parc existant, et qu'il double pour les EPR pour se situer entre 70 et 90 € : l'éolien est compétitif, contrairement aux arguments traditionnels des pro-nucléaires. D'autant qu'avec ce type d'énergie, le problème du stockage des déchets et du démantèlement des installations ne se pose pas, contrairement au nucléaire.

    Le coût réel du nucléaire sera encore plus élevé

    Démantèlement et gestion des déchets, coûts de renforcement de sécurité et de gestion de crise "post-Fukuhsima", facture de maintenance de réacteurs, Didier Migaud l'a souligné à plusieurs reprise en présentant le rapport, les factures vont s'envoler  : "Les devis en la matière ont généralement tendance à augmenter". D'autant que l'évolution des coûts est parfois mal anticipée par EDF, voire très floue. La Cour des comptes a d'ailleurs demandé des audits complémentaires sur l'impact du démantèlement des centrales et la gestion des déchets.

    • Pour la facture de maintenance des réacteurs, l'augmentation est une certitude : la Cour des Comptes estime que la facture annuelle liée à l'entretien des centrales passera de 1,5 milliards d'euros (2010) à 3,7 milliards d'euros en moyenne d'ici treize ans. Avec les travaux de sécurisation des réacteurs imposés par l'Autorité de sûreté nucléaire (ASN) à la suite de la catastrophe de Fukushima, le coût de production de l'électricité augmentera de 10 à 15%, selon Didier Migaud.  On est tenté de dire "au moins", car Michèle Rivasi et l'Institut de radioprotection et de sureté nucléaire (IRSN) pointent l'insuffisance de l'estimation de 10 milliards d'euros faite par EDF pour les installations de sécurisation : elle leur semble sous-évaluée. Le vieillissement du parc électro-nucléaire, si EDF choisit de prolonger leur durée de vie au delà de 40 ans, comme cela semble probable, ne fera qu'alourdir d'avantage la facture.
    • Pour le coût du démantèlement des réacteurs, c'est le grand flou. Pour les 58 réacteurs français, il est estimé par EDF à 18,4 milliards d'euros. Mais la Cour des comptes a refusé de valider ce montant, car elle l'estime peu fiable, faute de retour d'expérience réel en France, et au regard des chantiers de ce type déjà effectué dans le monde. En Grande-Bretagne, le coût du démantèlement des sites nucléaires est ainsi quinze fois plus élevé que l'estimation d'EDF (300 millions d'euros par réacteur)
    • Le stockage des déchets : autre zone d'incertitude. Le coût estimé du projet de centre de stockage en grande profondeur des déchets à vie longue est déjà passé en quelques années de 16 à 36 milliards d'euros...

    En cas d'accident majeur, les centrales ne sont pas bien assurées

    Paradoxalement, on en parle peu, comme si l'enjeu des vies humaines ne comptait pas. Or, c'est peut-être finalement aussi le coeur du problème économique : comment financer les indemnisations en cas d'accident ? On a tendance à l'oublier, mais les centrales nucléaires sont implantées dans des territoires peuplés d'êtres humains... En cas d'accident majeur, des vies humaines seront touchées en grand nombre. Il y aura des victimes à court, moyen et long terme, des activités économiques, agricoles et industrielles seront condamnées, des gens seront déplacés et devront être relogés. C'est ce que le Japon expérimente dans la douleur depuis Fukushima : avec un coût de la catastrophe estimé aujourd'hui à plus de 95 milliards d'euros, sans compter l'indemnisation des victimes, qui fait parler de 600 milliards d'euros. Or EDF avance 80 millions par accident, ce qui est dérisoire et conduirait l'Etat à financer l'essentiel des indemnisations. Corinne Lepage, ancienne ministre de l'Environnement  le constate "Si les centrales étaient correctement assurées, les montants seraient tels qu'on arrêterait immédiatement d'en construire". On a  là une véritable bombe financière à retardement : croisons les doigts pour qu'elle n'explose jamais en France. Mais qui peut en jurer ? Même l'ASN, nous le savons, ne s'y risque pas.

    Les comptes du nucléaire ne sont pas bons

    Faisons nos comptes. Nous avons donc une énergie nucléaire pas si bon marché que cela, pas beaucoup plus compétitive finalement qu'une énergie renouvelable comme l'éolien. A la différence de celle-ci, elle est potentiellement dangereuse pour la santé humaine et l'environnement, on ne la stoppe pas du jour au lendemain, elle produit des déchets également dangeureux qu'il faut savoir stocker et traiter : elle a et aura des coûts de plus en plus importants. Si l'on reste dans le modèle énergétique français actuel, à production et consommation électrique constante, "Il faudrait construire onze EPR d'ici la fin 2022", souligne Didier Migaud. Soit d'ici dix ans. On connaît les déboires du seul EPR en cours de construction en France  (Flamanville), dont le chantier s'enlise. Un tel effort est jugé "très peu probable voire impossible, notamment pour des considérations industrielles" par le premier président de la Cour des comptes.  Rajoutons aussi considératons financières. Et géographiques. Le territoire est déjà truffé de centrales nucléaires : où loger onze futurs EPR ?

    Faire durer les centrales au-delà de quarante ans, et après ?

    "Cela signifie qu'il est fait l'hypothèse soit d'une durée au-delà de quarante ans (...) soit d'une évolution de mix énergétique vers d'autres sources d'énergie, sans que ces orientations stratégiques aient fait l'objet d'une décision explicite", précise le rapport. "Compte tenu des délais en matière de politique énergétique", conclut-il "ne pas prendre de décision revient à faire le choix de faire durer le parc au-delà de quarante ans".  Car investir dans les énergies vertes et les économies d'énergie prend  aussi du temps. Sophia Majnoni de Greenpeace le regrette aussi : "Par leur inaction, les gouvernements successifs rendent quasi irréversible la prolongation de la durée de vie de nos centrales au-delà de quarante ans".

    Le choix de la raison : décider ensemble d'une nouvelle stratégie énergétique "durable" pour sortir de l'impasse

    Comment ne pas convenir que sortir de l'inaction en la matière est l'urgence absolue d'aujourd'hui pour préparer demain ? Dans cinquante ans, que se passera-t-il, si l'évolution vers d'autres sources d'énergie n'a pas été décidée et préparée aujourd'hui ?  Si nous ne changeons pas nos modes de vie et nos process industriels pour économiser l'énergie ? Pourquoi le modèle allemand, si séduisant pour nos représentants politiques dans tous les domaines économiques et financiers, devient-il farfelu quand il s'agit d'une sortie plannifiée du nucléaire ? Le Japon, lui, est entré dans l'ère post-nucléaire à marche forcée: depuis Fukushima, en moins d'un an, les Japonais ont réduit leur consommation d'électricité de 20 % et arrêtent peu à peu leurs réacteurs nucléaires. Une telle contrainte, c'est quand même pas terrible...

    "Durable". Le mot n'aura jamais autant de sens qu'appliqué à la stratégie énergétique sur laquelle  notre société doit débattre et s'entendre aujourd'hui, pour que nous ayons un avenir demain.

    Cathy Lafon

    EN SAVOIR PLUS

    Consulter le rapport de la Cour des comptes : Cliquer ICI

    "Des centrales appelées à vivre vieilles", Sud Ouest 1er février : Cliquer ICI

  • News fil vert

    le_soleil_2261.jpgL'énergie à la Une de l'actualité

    Chaud devant pour l'énergie en France, demain mardi 31 janvier, dans le solaire et le nucléaire.

    Solaire. Clôture demain, de l'appel à projets portant sur 100 millions d'euros de nouveaux prêts en soutien à l'industrie française dans la filière énergie solaire, pour son développement à l’international.

    Nucléaire. Publication demain également du rapport très attendu de la Cour des comptes sur "les coûts liés au démantèlement des installations nucléaires, au recyclage des combustibles usés, au stockage des déchets, et au contrôle de la sûreté nucléaire".