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Biodiversité - Page 294

  • Vidéo : alors, le dodo, toujours vivant ?

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     La vidéo du dodo filmé à la Réunion ou au Costa Rica qui tourne sur le web est un faux. Capture d'écran

    "Un dodo vivant filmé à l'île de la Réunion !!!". C'est ce que proclame le titre de la vidéo postée sur YouTube la semaine dernière et visionnée près de 15.000 fois. Pendant les 20 premières secondes, apparemment filmées de nuit, on peut effectivement voir un dodo se promener aux côtés d'un iguane.

    Or le Dronte de Maurice (Raphus cucullatus), espèce endémique de l'ïle Maurice plus connue sous le nom de dodo, a disparu moins d'un siècle après sa découverte, à la fin du XVIIème siècle avec l'arrivée des Européens. Il symbolise même aujourd'hui l'archétype des espèces éteintes dont la disparition est directement imputable à l'activité humaine. Un dodo en vie, pour la science et l'écologie de la planète, ce serait une sacrée bonne nouvelle et une révolution !

     "Le vrai du faux"

    Heureusement pour la vérité scientifique et malheureusement pour les dodos et la biodiversité, la grève à Radio France, c'est fini. France Info a repris le 16 avril son décryptage "le vrai du faux numérique", en s'attaquant derechef à la fameuse vidéo qui met aussi en scène l'interview d'un "scientifique allemand de passage à La Réunion", censé avoir tourné la scène et se termine à la "Société d'études ornithologiques de la Réunion". Et non, hélas, la vidéo est un "fake" comme disent les geeks, autrement dit un faux. Comme nous l'apprend Antoine Krempf : le "reportage" réunionnais reprend en fait les premières secondes d'une vidéo réalisée par Quaseumdodo.

    Le site brésilien avait mis en scène un faux dodo "dans la forêt du Costa Rica" pour sensibiliser à la sauvegarde d'autres espèces animales en danger. Un fake, mais pour la bonne cause. A la fin de cette vidéo originale, on voit en effet le dodo brandir un message : "Je voudrais seulement sauver ceux qui existent toujours". Et ça, c'est vrai à 100%. Merci France Info !

    Cathy Lafon

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  • Télévision. Ce soir, Arte perce les secrets du régalec, le poisson mythique des abysses

    regalec.jpg

    Le régalec, dans toute sa splendeur. Photo Arte

    Dans le documentaire de Bertrand Loyer, "Régalec, premiers contacts avec le poisson roi", diffusé ce soir sur Arte, des chercheurs percent enfin les secrets d'une légende des profondeurs des océans. Celui que l'on surnomme "le serpent de mer", monstre gigantesque dans la mythologie nordique et Léviathan dans le livre d'Isaïe de l'Ancien Testament, ou encore le roi de harengs, est en réalité le plus grand poisson osseux au monde, tout-à-fait inoffensif pour l'homme. Sauf qu'on l'aperçoit trop rarement  pour s'en rendre vraiment compte.

    Le "ruban des mers"

    télévision,documentaire,arte,poissonLe régalec, surnommé aussi le "ruban des mers", vit dans les grands fonds de toutes les eaux des mers, sauf aux abords des pôles. Le poisson des abysses dont le plus grand spécimen jamais observé atteint 11 mètres de long, pour 272 kilos, des dimensions qui justifient sa stature mythique, échappe au regard des hommes et ce sont surtout des spécimens morts ou agonisants échoués sur les plages que l'on observe, comme en Californie en 2013 et au Japon, en 2014. On n'en aurait même jamais pêché dans le golfe de Gascogne, jusqu'à ce 14 avril 2002 où deux pêcheurs amateurs, Cédric Delest et David Meunier, ont remonté des eaux du bassin d'Arcachon, à la pointe du Cap Ferret, un "petit" spécimen (4,5 m de long et 45 kilos) du poisson rarissime. Confié aux chercheurs de l'IFREMER d'Arcachon et de La Rochelle, le régalec est identifié : « On le connaît, mais on ignore tout de sa vie. Depuis 1966, c'est la première fois que j'en vois un », avouait à "Sud Ouest" Jean-Claude Quéro, ancien spécialiste des poissons à l'IFREMER de La Rochelle. Le régalec a gardé ses mystères, jusqu'à cette expédition scientifique hors norme, emmenée durant deux ans en Méditerrané par le spécialiste mondial de l'espèce, Tyson R. Roberts, et des plongeurs chevronnés, pour tenter de résoudre les mystères poisson roi. Un pari fou qui a permis de filmer la créature légendaire vivante.

    "Le messager du palais des dieux"

    Aregalec ruban.jpg force de patience, un jour, en inspectant le bas de la bouée océanographique qu'ils observent des semaines durant, les scientifiques plongeurs voient apparaître un très long ruban argenté, comme une large scie miroitante, qui nage verticalement en remontant le long du filin de la bouée. Un port de roi, une tête couronnée, pas d'erreur, c'est le régalec. Moment magique à saisir, avant que le poisson, connu au Japon comme "le messager du palais des dieux" - on dit de lui qu'il annoncerait les séismes - ne retourne à vitesse grand V dans les profondeurs de la zone aphotique où il vit. Un endroit privé de lumière, qui ne connaît pas la photosynthèse. Instant fugace, mais riche d'enseignements pour les chercheurs, qui vont parvenir à déterminer, à partir de prélèvements effectués sur sa peau, ce dont se nourrit le serpent des mers. Et à découvrir bien d'autres merveilles.

    Organes luminescents sur le crâne

    regalec roi.jpgL'étonnant animal, s'il est doté de la plus longue moelle épinière de tous les poissons, a aussi le cerveau le plus petit au monde : 2 cm, soit la moitié de son oeil... Ce qui ne l'empêche pas de se déplacer dans l'obscurité des abysses, guidé par les effluves, en gardant la gueule ouverte : et pour cause, c'est là qu'est situé son système olfactif. Et d'attirer ses congénères en produisant de la phéromone, une substance chimique comparable aux hormones, et en adoptant une posture en croix avec ses longues nageoires. Encore plus étrange, les chercheurs vont découvrir que le régalec est le seul poisson qui s'automutile, en abandonnant comme le lézard une partie de sa queue, éventuellement plusieurs fois, notamment pour échapper à son prédateur, le cachalot. Et qu'il dispose sur son crâne de deux organes luminescents pour leurrer ses proies et les entraîner dans les abysses... 

    Les images à découvrir ce soir sur Arte sont d'une envoûtante et exceptionnelle beauté : sur plus de 120 plongées, les scientifiques n'ont aperçu que deux fois le hareng roi, animal rare, inoffensif et féérique.

    Cathy Lafon

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  • Abeilles : des experts européens alertent sur le danger des pesticides néonicotinoïdes

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    Une abeille en plein travail de butinage. Photo archives Sud Ouest

    Un rapport remis par des experts indépendants met en garde la Commission européenne contre la dangerosité des pesticides néonicotinoïdes pour les abeilles, mais aussi pour tout lʼécosystème. Selon un communiqué de l'association environnementale Pollinis, ils soulignent en outre "le caractère antagoniste de leur usage avec les solutions agricoles plus écologiques promues par lʼUnion européenne".

    "Effets négatifs graves"

    abeilles mortes un apiculteur-montre-ses-abeilles-mortes-a_b2ea56c1c54ef6520497d13aad7b84e0.jpgTreize chercheurs réunis au sein de lʼEASAC (association européenne des différentes Académies des Sciences nationales) ont examiné plus dʼune centaine dʼétudes récentes et indépendantes relatives à lʼimpact des néonicotinoïdes sur lʼécosystème. Le rapport,  présenté ce lundi à Bruxelles, souligne les "effets négatifs graves" de ces pesticides neurotoxiques sur des organismes non-ciblés, et pas uniquement les abeilles. Selon Pollinis, dʼaprès les chercheurs, "preuve est faite que même dʼinfimes quantités de néonicotinoïdes peuvent être nocives pour ces organismes – oiseaux, papillons, abeilles sauvages, mouches, lombrics... – qui rendent des services importants à lʼagriculture. Ils soulignent le caractère antagoniste de leur usage avec les principes de la Protection intégrée des cultures (PIC) adoptés par l'Union Européenne en 2009, qui impose notamment que les pesticides ne soient employés quʼen cas d'attaque constatée, en quantité minimale et proportionnée à la réalité de l'attaque, en utilisant des produits ciblés et non persistants".

    L'Europe doit réévaluer le moratoire européen sur les néocotinoïdes

    abeilles insecticides manif.jpgLe rapport a été commandé par la Commission européenne, alors quʼelle doit réévaluer cette année le moratoire sur les néonicotinoïdes voté en 2013, qui nʼinterdit que trois substances (chlothianidine, imidaclopride et thiamétoxam) sur les sept existantes, et seulement sur certaines périodes de lʼannée. Or les néonicotinoïdes représentent, aujourdʼhui encore le type dʼinsecticide le plus utilisé en Europe, avec plus de 80% dans les grandes cultures... "Ils sont utilisés de façon systématique (quʼil y ait ou non présence de ravageurs) puisquʼils sont vendus généralement sous forme de semences enrobées", rappelle Pollinis.

    La France, bonne élève

    En France, les députés ont adopté, le 19 mars dernier, lʼamendement « Stop Néonics » porté par les socialistes Delphine Batho et Gérard Bapt, dans le cadre de l'examen du projet de loi Biodiversité, qui interdit les néonicotinoïdes à partir du 1er janvier 2016. "Le large consensus qui se dégage parmi les scientifiques indépendants trouve enfin un écho au sein de la classe politique pour interdire ces pesticides toxiques", se réjouit Pollinis, qui appelle lʼUnion européenne à voter à son tour un moratoire total  sur les néonicotinoïdes et à prendre les mesures nécessaires pour que soient enfin appliqués, sur son territoire, les principes de protection des cultures qu'elle a elle-même adoptés en 2009.

    Cathy Lafon

    PLUS D'INFO

    • Pollinis est une association loi 1901 qui milite pour sortir l’Europe du système agricole intensif actuel en luttant contre l'utilisation massive et systématique d'intrants chimiques et ses conséquences néfastes sur l'environnement et les pollinisateurs, et en faisant la promotion de solutions agricoles alternatives et durables, indispensables à la sécurité alimentaire des générations futures. Indépendante et refusant toute subvention, l’association rassemble aujourd’hui près d’1 million de sympathisants à travers l’Europe et plus de 11 000 donateurs qui garantissent sa totale liberté d'action. Pour accéder au site de Pollinis : cliquer ICI 
    • Pour lire l'intégralité du rapport publié sur le site de l'EASAC, "Ecosystem services, agriculture and neonicotinoids", 8 avril 2015: cliquer ICI

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