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  • Insolite. Au Kansas, les éoliennes protègent les oiseaux

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    Eoliennes Photo Dr

    "Parce que les éoliennes, ça nuit aux oiseaux"

    L'argument massue des "anti-éoliennes", tous plus écolos que les plus radicaux des écolos, ça va de soi, consiste à dire que les éoliennes terrestres nuisent aux oiseaux, dont elles détérioreraient les conditions de vie, quand elles ne provoqueraient pas leur mortalité. Et toc. Tandis que les éoliennes marines, les mauvaises, elles, elles nuiraient gravement aux bancs de poissons, ce que ne font naturellement ni les marées noires, ni la surpêche, ni les déchets toxiques balancés en mer depuis des décennies. Bref, les premiers "oppresseurs" de la faune terrestre ou marine seraient ces horribles vieux moulins à vent, qui osent, en outre, prétendre se substistuer aux bonnes vieilles centrales nucléaires, qui elles, n'ont jamais nui à personne, il suffit de s'en enquérir auprès des Japonais ou des Ukrainiens. Ils confirmeront.

    tetras kansas.jpgAu Kansas, les éoliennes protègent les tétras...

    Hé bien, c'est raté. Selon les résultats d'une étude scientifique conduite depuis 2006 aux Etats-Unis sur trois sites d’implantation d’éoliennes dans les grandes prairies du Kansas, loin de nuire aux populations de tétras qui y vivent, les turbines éoliennes les protégeraient même en éloignant les prédateurs de ces poules sauvages...

     

    sandercock.jpg... alors que les exploitations gazières ou pétrolières nuisent à leur conditions de vie

    Cela pourrait en effet expliquer que le taux de survie des femelles nichant près des éoliennes soit plus important une fois les éoliennes installées, rapporte le site Science Daily le 10 juillet. En revanche,  d’autres études conduites sur des exploitations gazières ou pétrolières dans la même région des grandes plaines, avaient montré leurs impacts néfastes sur les tétras. Brett Sandercock (photo ci-contre), professeur de Biologie à l’université du Kansas qui a conduit cette étude durant sept ans commente ces constats dans la revue scientifique américaine : "Nous n’avons pas de preuves des effets de l’énergie éolienne sur la reproduction des tétras. Nous avons des preuves solides que les femelles évitent les turbines mais cela ne semble pas avoir d’impact sur le choix du site de nidification ou sur la survie des nids. Ce qui reste à déterminer, c'est si l’augmentation de la survie des femelles est due aux effets des turbines sur les prédateurs. »

    En clair : si les mamans tétras évitent fort intelligemment les turbines, cela n'a pas d'impact sur la survie de leurs petits... Comme elles vivent plus longtemps depuis l'implantation des éoliennes, la seule chose qui reste vérifier pour les scientifiques est de parvenir à savoir si cette survie est bien due à la présence de ces dernières qui éloigneraient les prédateurs de ces dames. Ou pas.

    Cathy Lafon

    PLUS D'INFO

    • L'étude publiée par Science Daily sur l'incidence des éoliennes sur les tétras du Kansas : cliquer ICI
  • Energie: à Saint-Jean-de-Luz, les bateaux carburent à l'huile de tournesol

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    Le bateau "Lapurdi", objet de la visite à Ciboure d'une délégation finlandaise, venue étudier son moteur qui carbure à l'huile de tournesol Photo AFP

    C'est pas parce que le débat national sur la transition énergétique est fini, qu'il faut s'arrêter de bossr. Ma Planète continue son tour d'horizon des énergies "durables" et propres, alternatives aux ressources fossiles et au nucléaire. Aujourd'hui : l'huile de tournesol.

    Le 28 mai dernier, une délégation de neuf scientifiques finlandais étaient en visite à Ciboure, pour examiner à la loupe le moteur d'un bateau de pêche du port de Saint-Jean-de-Luz. Leur objectif : importer le mécanisme permettant de le faire carburer à l'huile de tournesol pure, afin de développer les énergies alternatives pour leurs bateaux de pêche côtière. Une fois n'est pas coutume, c'est la France qui sert de modèle aux pays du nord en matière d'expérience écologique durable...

    Itsasoa

    Carburer au tournesol à Saint-Jean-de-Luz, ce n'est pas nouveau et cela fait partie du projet basque Itsasoa (Itinéraire technique de substitution agricole pour la sauvegarde de l'océan), soutenu par le ministère de l'Agriculture.

    moteur lapurdi.jpgLe "Lapurdi" et le "Nahikari"

    Le bateau qui navigue à l'huile de tournesol, c'est le "Lapurdi", un bolincheur qui pêche à la sardine et à l'anchois et se consacre à la petite pêche. Il teste avec succès depuis 2009 ce carburant atypique avec son petit frère, le ligneur "Nahikari". Vous savez, le fameux bateau dont la patronne, Anne-Marie Vergez, milite avec Greenpeace pour le maintien de la pêche artisanale et la sauvegarde des stocks de poission...

    A l'avant-garde

    Mais cette pratique écologiquement exemplaire, reste avant-gardiste. Selon l'Institut français des huiles végétales pures (IFHVP) ce sont les premiers bateaux en Europe à maîtriser la technique. Le moteur démarre au gasoil et lorsque la température de combustion est suffisante, il bascule sur l'alimentation végétale consommant 80% d'huile et 20% de gasoil.

    Un bio-carburant éco-exemplaire, produit localement

    energie,huile tournesol,recyclage,dechet ménager,pêche,transport,bateau,artisanaleN'imaginez pas que le bateau carbure à grand coup de bouteilles jaunes d'huile de tournesol, semblables à celles que achetez pour accomoder vos salades. Comme Anne-Marie Vergez, la patronne du "Nahikari", Pascal Gonzalez s'approvisionne auprès d'une coopérative de 21 agriculteurs locaux, qui produit déjà de l'huile pure de tournesol pour un syndicat d'ordures ménagères gros consommateur de carburants, "Bizi Garbia".  Un "circuit court"avantageux, donc, qui favorise une filière agricole locale. 100 % développement durable. Enfin, ce biocarburant ne présente pas de danger de déforestation comme on a pu le voir ailleurs avec la production massive d'huile de palme.  La coopérative fonctionne avec des cultures en rotation, qui évite l'appauvrissement du sol, sur 76 hectares.

    Dans l'huile de tournesol, tout est bon !

    Selon l'IFHVP, l'huile de touenergie,huile tournesol,recyclage,dechet ménager,pêche,transport,bateau,artisanalernesol est doublement avantageuse. Premièrement, pour la produire, les émissions de CO2 sont largement inférieures à celles du gasoil. Un litre de gasoil produit 3,3 kilos équivalent CO2 contre 493 grammes pour un litre d'huile de tournesol. Ca fait plaisir. Ensuite, elle est moins polluante pour l'océan. Des tests effectués montrent un abaissement de la charge de pollution, notamment liée à l'absence des métaux lourds présents dans le gasoil. Ca fait encore plus plaisir.

    "Travailler avec les agriculteurs sur place plutôt que se  fournir chez un groupe pétrolier qui bousille la planète"

    energie,huile tournesol,recyclage,dechet ménager,pêche,transport,bateau,artisanalePascal Gonzalez, patron du "Lapurdi", n'y voit donc que des avantages. "La réduction d'émission de gaz à effet de serre est considérable et aucun problème mécanique n'a été constaté depuis 2009", assure-t-il. S'ajoute aussi un argument économique de taille : le prix. Le prix du gazole détaxé pour les pêcheurs est passé de 0,35 euros par litre en 2004 à 0,75 euro/litre aujourd'hui. Il représente plus de 40% de charges fixes pour certains bateaux.  Si le prix de l'huile de tournesol reste au-dessus, 90 centimes par litre, les subventions du programme Itsasoa permettent son utilation. "Avec l'aide d'Itsasoa, nous l'obtenons à 67 centimes le litre", précise le patron du "Lapurdi", en notant cependant que le système de subventions arrivant à échéance, il devra "négocier le prix de l'huile avec les producteurs locaux".  Mais, ajoute-t-il, "je préfère travailler avec les agriculteurs sur place que de me fournir chez un groupe pétrolier qui bousille la planète". Ca, c'est dit.

    Une pêche durable,  respectueuse de l'environnement

    Autant d'élements qui motivent la visite des scientifiques finlandais de l'Université des sciences appliquées de Novia à Vaasa, venus en France dans le cadre du FARNET, le réseau européen des zones de pêche : ils sont convaincus que c'est la bonne méthode pour une pêche durable et respectueuse de l'environnement. La Finlande doit importer plus des trois quarts de son énergie (pétrole, charbon, gaz naturel, électricité). Le pays compte quelque 1.100 kilomètres de côtes sur la mer Baltique et la pêche y est une activité économique importante.  Mais les Finlandais ne sont pas parvenus à mettre une technique au point. D'où l'expédition au Pays basque.

    energie,huile tournesol,recyclage,dechet ménager,pêche,transport,bateau,artisanaleDe l'huile de friteuse dans le moteur

    Les Finlandais réussiront-ils à résoudre leur problème technique de moteur, en suivant la méthode basque ? Ils envisagent d'adapter le moteur, mais avec un autre biocarburant, peut-être avec des graisses animales issues notamment de déchets de poissons. Réciproquement, cette technique pourrait être utilisée en France. C'est ce qu'assure l'IFHVP qui porte un nouveau projet similaire du côté de Capbreton, dans les Landes, sur le bateau de pêche "Crésus". Le fileyeur devrait prochainement expérimenter la navigation aux huiles alimentaires recyclées en biocarburant.

    "Il faut vivre avec son temps, et penser aussi aux générations futures", a résumé pour Sud Ouest le patron du "Crésus", Nicolas Laffargue (photo Sud Ouest ci-dessus).  Ca, ça fait vraiment plaisir.

    Cathy Lafon

    LIRE AUSSI

    PLUS D'INFO

    • Le site de l'Institut français des huiles végétales pures (IFHVP) : cliquer ICI
    • Le site du Débat national sur la transition énergétique : cliquer ICI
  • Climat : les dernières nouvelles de l'expédition scientifique Tara, en direct de l'Arctique

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    "Tara Oceans Polar Circle" à Mourmansk (Russie),  11 juillet 2013 Photo DR Tara

     79°29,0' N / 66°10,8' E

    Qu'est-ce qu'il fait chaud ! Chance : en pleine canicule, Tara et son équipage nous envoient des nouvelles toutes fraîches de "Tara Oceans Polar Circle". La nouvelle expédition scientifique du bateau polaire, partie étudier les conséquences du changement climatique au pôle Nord, est entrée au cœur de l'Arctique le 11 juillet : "en lisière de banquise, le jour est permanent, les températures sont négatives et les animaux polaires ont fait leur apparition", nous écrit Tara...

    "Tout va bien merci !"

    Reprenons l'histoire à son début : Tara entreprend actuellement une circumnavigation de 25 000 kilomètres en sept mois par les passages du Nord-Est et du Nord Ouest dans un but scientifique et pédagogique. C'est son premier courrier depuis son départ de Lorient le 19 mai. Les nouvelles sont bonnes: Tara nous dit que "sa première partie d’expédition s’est très bien déroulée avec une remise en place sans encombre de tous les systèmes de prélèvements, ainsi qu’une mise en route des appareils qui ont été rajoutés depuis la dernière expédition Tara Oceans".

    30°C à Mourmansk !

    Après avoir quitté la Bretagne, Tara a zigzagué volontairement dans l’Océan Atlantique et a fait de courtes escales à Tromso (Norvège) et Mourmansk (Russie). Selon l'équipage, ces deux derniers mois la météo a été incroyablement clémente : il précise avoir "même eu 30°C à Mourmansk" !  Vous avez dit : "réchauffement climatique ?"  Ces conditions exceptionnelles ont donc permis de réaliser une vingtaine de stations de prélèvements, courtes ou longues de très bonne qualité. Depuis sa dernière escale à Mourmansk, à la fin du mois de juin, Tara est monté tout droit vers le Nord-Est. Les 14 marins et scientifiques présents à bord sont passés en 24 heures, d’une navigation dans les eaux atlantiques à une navigation dans les eaux polaires et donc de l’été à l’hiver ! Brrr...

    ours polaire.jpgLa visite d'un ours polaire et d'un phoque

    En début de semaine la première station scientifique en lisière de banquise a ainsi pu être réalisée pendant plus de 24 heures. L’équipage a échantillonné du plancton visiblement extrêmement abondant dans un véritable champ de glace. "A cette occasion un ours polaire et un phoque ont même fait leur apparition !", s'amuse Tara. Le contenu de l'écosystème marin est très différent d’une station scientifique à une autre, ce qui rend les travaux particulièrement intéressants. 

    "Les choses sérieuses ont commencé !"

    Mais aux pôles, il faut savoir que jamais rien n’est écrit. La suite des prélèvements va dépendre de la météo et de la fonte de la glace… « Les choses sérieuses ont commencé ! », précise Etienne Bourgois, président de Tara Expéditions. La prochaine grande étape de l’expédition devrait avoir lieu quand Tara passera le cap Tcheliouskine, en Russie. Il s'agit du lieu le plus au Nord du continent eurasiatique et le plus souvent bloqué par la glace dans ce passage du Nord-Est.

    expédition,scientique,changement,réchauffement climatique,faune,flore,arctique,pôle nord,bateau,taraLa conscience par la science du changement climatique

    « Quoi qu’il en soit ce que nous faisons et ferons en sciences dans cette partie du monde est réellement novateur et contribuera à la connaissance de cet océan, à un moment crucial ! L’Arctique est le témoin direct des changements climatiques sur notre planète. », conclut Etienne Bourgois enthousiaste, dans ce premier courrier. ll ne nous fait pas la bise, mais on sent que le coeur y est !

    Alors, bon vent Tara ! Et à très vite pour d'autres bonnes nouvelles, bien fraîches...

    Cathy Lafon

    PLUS D'INFO

    • On peut suivre la situation du bateau et de la glace au jour le jour, sur  Google Earth :cliquer ICI