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Biodiversité : le déclin "continu et préoccupant" de la nature en Europe

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Le déclin de la biodiversité se poursuit en Europe. Photo AFP

Un rapport publié le 19 octobre 2020 par l’Agence européenne pour l’environnement (AEE), intitulé «État de la nature dans l’UE», souligne la poursuite du déclin de la biodiversité au sein de l’UE, qui menace la survie de milliers d’espèces animales et d’habitats, et le manque d’implication des Etats membres à ce sujet.

Les pratiques agricoles et forestières non durables, l’étalement urbain et la pollution en sont les principales causes. En outre, les directives de l’Union européenne (UE) en matière de protection de la nature et d’autres lois environnementales ne sont toujours pas mises en œuvre par les États membres. La plupart des habitats et des espèces protégés ne sont pas en bon état de conservation et des efforts bien plus importants sont nécessaires pour remédier à la situation, pointe l’AEE. Dans le même temps, la Commission européenne a annoncé la création d’un centre de connaissances pour protéger les écosystèmes européens.

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« La majorité des espèces protégées dans l’UE ainsi que les habitats allant des prairies aux dunes dans toute l’Europe, sont confrontés à un avenir incertain, à moins que des mesures supplémentaires ne soient prises d’urgence pour remédier à la situation », affirme ainsi le document. Au niveau de l’UE, 81 % des habitats seraient dans un état de conservation mauvais ou médiocre.

Agriculture intensive, étalement urbain et pratiques forestières non-durables, telles sont les principales menaces pour la nature citées par le rapport. Le changement climatique, mais aussi l’abandon des terres agricoles, contribuant au déclin des habitats semi-naturels telles que les prairies, et des espèces qu’elles abritent, sont aussi mises en cause.

Environ la moitié (47 %) des 463 espèces d’oiseaux de l’UE présentent un bon état de conservation, soit 5 % de moins que pendant la période 2008-2012 couverte par le précédent rapport. La proportion d’oiseaux dont l’état de conservation est mauvais ou médiocre a augmenté de 7 % au cours des six dernières années pour atteindre 39 %.

Des améliorations mais des efforts insuffisants

Le document souligne par ailleurs la mauvaise, si ce n’est l’absence de mise en oeuvre des directives européennes sur ces enjeux. Le document note toutefois des améliorations, surtout à l’échelle régionale, notamment dans les sites Natura 2000. Un quart des espèces présentent un bon état de conservation au niveau de l’UE, soit une augmentation de 4 % par rapport à la période couverte par le précédent rapport. Mais ces efforts n’ont pas été suffisants pour atteindre les objectifs de la stratégie pour la biodiversité 2020. Ainsi, par rapport à la période du précédent rapport, la part des habitats dont l’état de conservation est mauvais a augmenté de 6 %. Les ambitions fixées par le Green Deal, et notamment la stratégie pour la biodiversité à horizon 2030 sont des opportunités à ne pas manquer pour les auteurs du rapport.

Un nouveau centre de connaissances sur la biodiversité

C’est dans ce contexte que la Commission européenne a annoncé, dans le cadre de la Semaine verte européenne, le 21 octobre, l'ouverture d’un nouveau centre de connaissances sur la biodiversité, pour enrayer la perte de biodiversité et protéger les écosystèmes européens. Il centralisera toutes les connaissances scientifiques sur la restauration et la protection des écosystèmes naturels qui nous fournissent en aliments, en médicaments, en matériaux, nous permettent de nous récréer et assurent notre bien-être, et mettra à disposition les connaissances les plus récentes sur la biodiversité, dans le but de renforcer l’impact des politiques de l’UE. Il contribuera également à assurer le suivi de la stratégie de l’UE en faveur de la biodiversité à l’horizon 2030, qui vise à mettre la biodiversité de l’Europe sur la voie de la récupération d’ici la fin de la décennie.

« Seul ce qui est mesuré aboutit à des résultats concrets. Si nous voulons que la stratégie de l’UE en faveur de la biodiversité réussisse, nous devons relier toutes nos actions et pour cela, nous avons besoin de données solides, qu’il s’agisse de l’état des pollinisateurs, de l’impact environnemental des pesticides, de la valeur de la nature pour les entreprises ou de la dimension économique des solutions fondées sur la nature », a affirmé Virginijus Sinkevičius, commissaire chargé de l’environnement, des océans et de la pêche, lors de la présentation de ce nouvel outil européen.

Cathy Lafon

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