Vidéo : ces pays où la nature a des droits... comme les hommes
L'Équateur, comme la Nouvelle-Zélande a accordé le statut d’entité vivante à ses fleuves et forêts. Photo AFP
Et si la France, pays des droits de l’homme, devenait le pays des droits de la nature, s’interrogeait Denis Couvet, du Muséum national d’Histoire naturelle, dans une vidéo publiée sur le site Goodplanet, le 18 mai dernier ?
Les "droits de la nature" ? Une douce utopie, pour ne pas dire un doux délire ?
Face à l’amplification des dégâts environnementaux de l'homme sur l'écosystème, trois pays, l’Équateur, la Bolivie et la Nouvelle-Zélande, ont accordé le statut d’entité vivante à leurs fleuves et forêts. Un statut juridique inédit qui permet à la nature d’être défendue devant le tribunal. L’Equateur a adopté en 2008 une nouvelle constitution qui intègre un nouvel outil législatif pour ses forêts tropicales : la Pacha Mama (la Terre-mère) devient alors un sujet de droit devant être respecté et même réparé en cas de dommages… Une première mondiale, et une manière pour les citoyens équatoriens, de préserver leur immense patrimoine naturel dont plus de trois millions d’hectares de forêts amazoniennes.
En Nouvelle-Zélande, au bout de plus d'un siècle de revendications, la communauté Maori a fini par obtenir gain de cause en mars 2017, où le parlement néozélandais a finalement accordé le statut d’entité vivante au fleuve Whanganui.
Certes, vont rigoler les beaux esprits cartésiens à la française, cette volonté humaine de reconnaître ses droits à la nature n'empêche pas à 100 % la dégradation de l'environnement. en 2014. Ainsi, en 2014, alors que la société pétrolière Chevron-Texaco avait été condamnée à reverser une amende record de 9,5 milliards de dollars à l’Équateur pour des dégâts commis dans la forêt amazonienne de 1964 à 1990, la cour d'appel de New York a rejeté cette décision.
Rira bien qui rira le dernier. Au final, si l'espèce humaine refuse de reconnaître ses droits à la nature, c'est elle qui pourrait être la grande perdante de l'histoire. Car notre petite planète, elle, même devenue inhabitable pour nous, les hommes, survivra toujours. Prenons en conscience : le droit de la nature, c'est l'une des meilleures façon de protéger la qualité de notre habitat, la Terre, et nos ressources naturelles. Il y a a encore plus amusant : au fond, le droit de la nature rejoint aussi le droit de tous les humains à profiter de la nature.
Comme en Scandinavie, ainsi que le raconte une autre vidéo publiée sur Internet et dont la voix off commence ainsi : "En Suède, nous avons ce truc appelé "droit à la nature" (…) ça me permet de dormir, de manger et de marcher presque partout où je le souhaite" . Ce droit s'appelle "allemansrätten" en Suède, "jokamiehenoikeus" en Finlande ou "allemannsretten" en Norvège. C'est le "droit d'accès à la nature" ou "droit de tous" à profiter de la nature. Issu de coutumes ancestrales, ce droit est inscrit dans la loi et même dans la Constitution suédoise depuis 1994. Avec la double obligation en contrepartie, de prendre soin de la nature (ne pas jeter de déchets ni nuire aux animaux) et de respecter ses semblables, les humains. A méditer...
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