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Pyrénées: une action « Vigie Ours » pour dissuader les braconniers

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Une association de protection de l’ours a lancé une action « Vigie Ours » dans les Pyrénées. Photo archives AFP 

La guerre des anti contre les pro-ours est ravivée. L'association de protection de l’ours Ferus a lancé, mercredi 17 septembre, une action « Vigie Ours » dans les Pyrénées, en appelant les utilisateurs de la montagne à traquer tout indice qui pourrait faire penser à « une action de braconnage » contre l’animal.

Une radicalisation contre les ours qui inquiète les associations

Dans un communiqué, Ferus a lancé « un appel à tous les utilisateurs de la montagne sur les secteurs susceptibles d’être fréquentés par les ours » pour qu’ils signalent tout indice pouvant « faire penser à une action de braconnage »: pots de miel remplis de verres pilés, agitation inquiétante sur un secteur, présence inexpliquée de cadavres qui pourraient être empoisonnés… « On note depuis plusieurs semaines une radicalisation de l’opposition à l’ours », assure la vice-présidente de l’association Ferus basée en Haute-Garonne, Sabine Matraire.

ours,pyrénées,conflit,polémique,braconnage,élevagePhilippe Martin, le ministre de l'Ecologie sur le grill

« Jusqu’à présent, les anti-ours posaient des ultimatums aux préfectures et au ministère de l’Ecologie, en disant: "si vous ne faites rien, on s’occupera des ours". Mais maintenant, ils annoncent publiquement qu’ils vont passer à l’acte et tuer des ours! » « C’est peut-être du bluff – on l’espère – mais cette radicalisation nous inquiète et nous regrettons qu’il n’y ait aucune réaction du ministère de l’Ecologie », a-t-elle ajouté. L'association Pays de l'ours se demande de son côté s'il "y a encore en France un Ministre pour défendre l’Écologie", alors que depuis des mois, "les opposants à l’ours dans les Pyrénées multiplient les actions et propos violents et illégaux, sans la moindre réaction de l’État".

Les dégâts d'ours en forte baisse

De leur côté, les anti-ours se disent exaspérés par les attaques dont ils sont victimes. Les bilans officiels des dégâts d'ours connaissent cependant une baisse significative. En 2013, sur les huit premiers mois de l'année, ils s'annoncent même parmi les plus bas depuis 15 ans.  La baisse est de 36% : le nombre de d'animaux d'élevage tué par les ours est passé de 180 en 2012 à 116 en 2013, alors que le nombre d'ours a très légèrement augmenté. En Espagne, le nombre d'attaque a également chuté de 50 attaques l'an dernier à 12 cette année.

L'affaire du dérochement de Pouilh

Cette baisse incite les défenseurs du plantigrade à dénoncer les communications "alarmistes" selon eux,  des éleveurs et élus anti-ours, en parlant de "tentatives de manipulation des médias et de l'opinion". Dernière polémique en date, l'affaire du dérochement de Pouilh,l'Addip-Aspap (l'Association pour le Développement Durable de l’Identité des Pyrénées, opposée à l'implantation des grands prédateurs) a évoqué des "agneaux lacérés par les oursons qui suivaient la mère". L'expertise menée sur place par les agents de l'ONCFS le 11 septembre, n'a pas pu prouver que les ours étaient à l'origine de l'accident où une trentaine de brebis a chuté dans une ravine. 

 
La cohabitation s'organise

L'association Pays de l'Ours-Adet se réjouit au contraire de "la cohabitation qui s'organise," grâce aux moyens débloqués par l'Europe, l'Etat et les collectivités pour financer la modernisation de la profession et les moyens de protection des troupeaux.  Le pastoralisme et le tourisme ont tout à y gagner.

L’ours ne subsiste plus en France que dans les Pyrénées, où il est menacé d’extinction. En 2012, les plantigrades étaient au moins 22 côté français ou espagnol.

Cathy Lafon

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