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réglementation - Page 2

  • Gaspillage énergétique: oui à la réglementation de la pub lumineuse et numérique

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    Les militants des Amis de la terre Gironde ont recouvert deux écrans publicitaires numériques de la gare Saint-Jean, samedi 23 novembre. Photo copyright Amis de la terre

    Depuis le 1er juillet dernier, c'en est fini en France de l'éclairage la nuit dans les villes, pour les bâtiments non résidentiels. C'était la lumineuse idée du Grenelle de l'environnement, destinée, entre autres, à réduire la facture énergétique de la France et lutter contre le réchauffement climatique. Mais qu'en est-il des pub lumineuses et numériques ? Pour les écologistes de l'association les  Amis de la terre Gironde, sur ce sujet, le Grenelle avait tout faux et, depuis, la loi les a carrément oubliées.

    20 % d'économie d'énergie en 2020

    Rappelons que l'objectif du renouvellement de la politique nationale de la France en faveur de la stabilisation du climat et de l’efficacité énergétique, est de permettre une diminution des consommations à l’horizon 2020 comprise entre 19,7 et 21,4 %, tout en réduisant la part du nucléaire dans le système électrique tricolore de 75% à 50% à l’horizon 2025. Ce qui, en langage gouvernemental, nécessite la mise en oeuvre de  "la transition énergétique". Obligatoire depuis le 1er juillet 2013, l'extinction des bureaux, commerces et bâtiments non résidentiels répond à ces impératifs fixés par François Hollande : l'arrêté publié au JO le 30 janvier, qui concerne à la fois l'éclairage nocturne extérieur et intérieur, vise ainsi à économiser la bagatelle de 200 millions d'euros par an. 

    Les écrans publicitaires numériques, les grands oubliés de la loi

    Les écrans publicitaires numériques, consommateurs d'électricité, sont aussi responsables d'une forme de gaspillage énergétique. Or, le Grenelle 2 du paysage, dont la réforme de la publicité de 2012 permet aux afficheurs d'attendre six ans au lieu de deux pour se mettre en conformité avec tout nouveau règlement sur les panneaux de publicités et les enseignes, oublie la réglementation de l'affichage numérique. Si une ville comme Bordeaux protège de façon draconienne son hyper centre historique de la publicité, il n'en va pas de même dans d'autres lieux de la ville, comme la gare Saint-Jean ou le quartier commercial de Mériadeck. Ni ailleurs en Gironde. Et sur ce point, l'Etat pointe aux abonnés absents.

    Urgence énergétique, urgence climatique, urgence pédagogique

    Laisser se multiplier cenon pub.jpg nouveau type de support publicitaire sans le réglementer pourrait bien s'avérer "catastrophique" sur le plan de l'écologie, selon les Amis de la terre. Les militants girondins de l'association craignent, à l'instar de Raphaël Seror, que "les publicitaires ne profitent de l'absence de règlementation pour implanter des écrans surdimensionnés à l'entrée de l'agglomération bordelaise". A l'heure du développement des panneaux de pub numériques et de l'élaboration sur le territoire de la Communauté urbaine de Bordeaux (CUB) d’un règlement local de publicité intercommunal, les écolos ont donc décidé de passer à l'action. Non-violente, cela va de soi. A Bordeaux, samedi dernier, ils ont choisi le Parvis de la gare pour masquer un écran publicitaire numérique, le temps de faire oeuvre de pédagogie auprès des passants et de délivrer leur message aux médias.

    non a l'agression publicitaire.jpgEnergivores, les écrans publicitaires numériques sont aussi coupables de pollution visuelle

    Ecolos jusqu'au bout des ongles, les Amis de la terre veulent aussi mettre en garde contre l'intrusion toujours plus importante dans la vie quotidienne que constituent les messages publicitaires,  "aux clichés souvent rétrogrades et machistes".  L'action des militants s'inscrivait donc aussi dans le cadre d'une campagne de mobilisation nationale de Résistance à l'agression publicitaire (R.A.P.), avec pour objectif l'interdiction de ce mode d’affichage publicitaire par la loi ou par voie réglementaire.

    Il y a pub et pub

    Pas plus qu'ils ne professent le retour à la bougie ou le renoncement aux multiples intérêts de l'ère du numérique, sur le fond, les Amis de la terre sont loin d'être hostiles à la publicité : il y a pub et pub. Ainsi, samedi, ils ont revendiqué, a contrario, la mise en place et la multiplication d'espaces d'informations citoyens non marchands, destinés à la vie des quartiers. Afin de développer l'affichage municipal, associatif et culturel, qu'ils jugent insuffisant, notamment à Bordeaux.

    Non à la pub, certes, mais sans jeter le bébé avec l'eau du bain.

    Cathy Lafon

    EN CHIFFRES

    • La consommation électrique d'un panneau publicitaire lumineux 4m par 3m est  loin d'être anecdotique. Il consomme 6,9 kwh par nuit, soit la consommation en électricité d'une famille en 24 heures.

     PLUS D'INFO

    • Le site des Amis de la Terre Gironde : cliquer ICI Contacts :Maison de la Nature et de l'Environnement  5 rue de Tauzia 33 800 Bordeaux. Courriel : gironde@amisdelaterre.org - Tél : 06.62.64.64.26
    • L'ENJEU CLIMAT – ÉNERGIE : État des lieux et recommandations des Amis de la Terre Gironde   cliquer ICI
    • Elaboration du règlement local de publicité intercommunal de la Communauté urbaine de Bordeaux : cliquer ICI 

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  • Pesticides. Le Foll pour l'interdiction du Cruiser

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    Abeille butinant des fleurs. Photo archives Sud Ouest / Xavier Léoty

    La nouvelle va ravir les écolos, soulager les apiculteurs et redonner du coeur à l'ouvrage à nos copines les abeilles, en plein butinage : le nouveau ministre de l'Agriculture, Stéphane Le Foll, s'est prononcé ce vendredi pour l'interdiction du pesticide Cruiser, du groupe suisse Syngenta, utilisé pour le colza et suspecté d'être néfaste pour les abeilles. Avec à la clé l'interdiction effective de ce produit d'ici quelques semaines.

    Une interdiction qui réconcilierait l'agriculture et l'écologie ?

    L'affaire est emblématique. Le nouveau ministère de l'Agriculture était, bien sûr, attendu au tournant par les écologistes sur le pesticide Cruiser, comme il le sera sur les OGM, sur l'eau, les nitrates, etc. La décision qu'il vient de prendre est de bon augure pour l'avenir d'une action gouvernementale qui ne semble pas plus vouloir céder aux lobbies industriels que poursuivre la vieille logique d'opposition des intérêts des agriculteurs à ceux de l'écologie, néfaste au final à la biodiversité comme à la santé des consommateurs.

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    Stéphane Le Foll, ministre de l'Agriculture.  Photo AFP

    Le retrait de "l'approbation de mise sur le marché" du Cruiser

    "J'ai averti le groupe qui commercialise le Cruiser que j'envisageais de retirer l'approbation de mise sur le marché", a en effet déclaré le 1er juin à l'AFP Stéphane Le Foll, après avoir reçu un rapport de l'Anses (agence sanitaire de l'environnement et de l'alimentation) qui démontre l'impact de ce produit sur la mortalité des abeilles. Demandé fin mars par le précédent ministre de l'Agriculture Bruno Le Maire après la publication dans la revue Science, d'une étude française attestant d'effets nuisibles du thiametoxam (insecticide qui entre dans la compositiondu Cruiser) sur les abeilles, l'avis de l'Anses devait permettre une réévaluation du pesticide. Stéphane Le Foll estime donc que l'avis de l'Anses "apporte des éléments nouveaux et montre clairement l'effet néfaste de ce produit sur la mortalité des abeilles. Le ministre de l'Agriculture veut "tenir compte de ce qui a été dit", et saisir en outre la Commission européenne et l'Autorité européenne pour la sécurité alimentaire (Efsa) sur ce sujet.

    Poursuivre les recherches

    Dans son avis, l'Anses souligne que l'"approche originale" des chercheurs, qui ont conduit "une étude comportementale des abeilles butineuses exposées à une substance phytopharmaceutique", met en évidence "un effet néfaste d'une dose sublétale de thiamethoxam sur le retour à la ruche des abeilles butineuses". Elle admet que "dans les conditions de pratiques agricoles actuelles", l'exposition des abeilles au thiamethoxam via les résidus de nectar de colza "est inférieure à la dose utilisée dans l'expérience", mais estime qu'une exposition à cette dose "ne peut être totalement exclue dans des circonstances particulières". Elle relève aussi que d'autres études "ont récemment mis en évidence certains effets néfastes de l'exposition à des doses sublétales de néonicotinoïdes sur l'état de santé des colonies de bourdons et d'abeilles".  "En lien avec l'Efsa", l'Anses recommande donc de poursuivre les travaux de recherche.

    Vers une réévaluation européenne des produits phytopharmaceutiques

    Outre la répercussion immédiate des conclusions de son rapport sur le Cruiser, l'Anses, dans son avis, appelle également à une "évolution de la réglementation européenne" qui permettrait, lors de l'évaluation des produits phytopharmaceutiques, d'intégrer les résultats des expérimentations prenant en compte "les effets sublétaux d'une exposition aux néonicotinoïdes". Ce qui permettrait à l'avenir d'intégrer aux autorisations  la prise en compte de la dangerosité des produits phytosanitaires. De plus, l'Anses demande aussi d'"engager une réévaluation au niveau européen des substances actives néonicotinoïdes (thiamethoxam, clothianidine...) sur la base des données scientifiques nouvelles issues des études récentes". C'est un point qui mérite d'être souligné : il y a convergence avec le niveau européen. La Commission européenne a déjà demandé de son côté à l'Efsa de comparer l'exposition réelle des abeilles aux néonicotinoïdes – résultant de leur utilisation en tant que produits phytopharmaceutiques dans l’UE – avec les niveaux d'exposition utilisés dans la recherche. L’Autorité a en outre été invitée à déterminer si les résultats pourraient être appliqués à d’autres néonicotinoïdes utilisés pour le traitement des semences.  Les études sont en cours.

    Derrière tout ça, l'idée est aussi de prendre enfin en compte les conséquences sur la santé de l'accumulation de petites doses de produits dangereux, même si les petites doses en question ne sont pas mortelles à l'unité.  De la santé des abeilles à celles des humains, il n'y a qu'un pas : l'Agence sanitaire semble donner aujourd'hui un début de réponse aux attentes des écologistes, qui demandent depuis longtemps qu'on examine les conséquences sur notre santé des cocktails des pesticides présents dans les aliments, joints au bisphénol, pthalates et autres, présents dans de nombreux produits courants de la vie quotidienne.

    Le groupe suisse Syngenta dispose maintenant d'un délai de 15 jours pour faire part de ses observations. Quant à nos petites ouvrières, maillots jaunes de la biodiversité  et leurs copains les bourdons, ils peuvent enfin espérer pouvoir bientôt butiner et bourdonner en paix.

    Cathy Lafon

    EN SAVOIR PLUS

    Le thiametoxam est un insecticide de la famille des néonicotinoïdes, qui constitue une des trois substances actives du Cruiser OSR, utilisé pour le traitement du colza.

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