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réchauffement climatique - Page 125

  • News fil vert

     

    banquise.jpg2011, année la plus chaude dans l'Arctique depuis 50 ans

    Une info pour nous réchauffer, en ces jours de glace, où le vent de Sibérie souffle sur la France et fait dégringoler les températures. Si la planète se gèle les pieds en ce moment, elle a eu très chaud à la tête en 2011, qui reste l'année la plus chaude enregistrée dans l'Arctique depuis 50 ans. C'est ce qu'a indiqué, fin janvier, le directeur adjoint de l'Institut russe de recherche scientifique pour l'Arctique et l'Antarctique, Alexandre Danilov, à l'agence Russe Interfax, relayée par l'AFP. Selon le scientifique, "L'anomalie en terme de température est de 3 à 4°C". "Il y a déjà des conséquences visibles de ces changements" en Arctique, a-t-il ajouté, précisant qu'en Antarctique, le réchauffement était en revanche nettement moins marqué.

    Voilà qui confirme les relevés effectués cet été sur la banquise arctique : en août 2011 elle était proche de son niveau minimum de 2007. Et qui corrobore aussi les études publiées récemment par les Etats-Unis : en 2011, la température moyenne annuelle de l'air près de la surface de l'océan Arctique a été d'environ 1,5 degré Celsius plus élevée que durant la période de 1981 à 2010, selon un rapport publié en décembre par l'Agence nationale océanique et atmosphérique américaine (NOAA). La Russie se réjouit, car elle a fait du développement de l'Arctique une priorité stratégique, convoitant les larges ressources naturelles de la région et ambitionnant d'ouvrir une nouvelle voie commerciale dans l'Arctique, dont elle aurait le contrôle. Grâce à la fonte des glaces et au réchauffement climatique, ce passage maritime du Nord permettrait de rejoindre plus rapidement et plus facilement l'Europe et l'Asie... Vision purement économique de très court terme.  Les écolos de Russie et d'ailleurs sont nettement moins heureux...


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    Il y a le feu à la banquise

  • Durban express. "I love KP", pour "I love Kyoto Protocol" !

    sommet durban,internationalLe sommet de Durban (Afrique du Sud) sur les négociations climatiques s'achève. Aujourd'hui, l'horizon de Durban est loin d'être serein et dégagé, comme on a pu notamment le suivre en direct sur le blog La bascule de Durban, sur LeMonde.fr, ou sur Terra Eco, qui s'est fait l'écho de l'initiative "I love KP". Parmi les incertitudes liées aux enjeux majeurs, la reconduite du protocole de Kyoto, qui arrive à son terme fin 2012, afin de maîtriser et réduire les émissions mondiales de gaz à effet de serre.

     Le protocole de Kyoto, c'est "KP" pour les intimes. Et il est bien mal parti , si les pays industrialisés ne parviennent pas à s'accorder pour lutter contre le changement climatique, en acceptant la réduction de  leurs émissions de CO2.

    Alors les fans de KP affichent à Durban,  avec humour, leur amour  et leur soutien pour le protocole, sur des cravates, des badges, des autocollants, des T-shirts...  Et tous croient fermement que les Etats vont pouvoir s’entendre sur une seconde période d’engagement après 2012. Le collectif d’ONG à l’origine de l’initiative a distribué plus de 800 T-shirts, 1 000 badges et des dizaines de cravates. Allez KP !

     Cathy Lafon

  • Il y a le feu à la banquise : le scénario du réchauffement climatique pour l'Europe

    banquise.jpg


    Fonte de la banquise et ses conséquences pour la planète : les scientifiques poussent un cri d'alarme alors que la 17e Conférence des Nations Unies sur le climat s'ouvre ce lundi à Durban (Afrique du Sud). L'Europe sera très touchée...

    Dans un contexte tendu, après l'échec de la conférence sur le climat de Copenhague (novembre 2009) et le bilan insatisfaisant de celle de Cancun en 2010,  retour sur le cri d'alarme lancé en septembre dernier par les océanographes et glaciologues, concernant la fonte estivale de la banquise et ses conséquences pour la planète.

    1) Pas de vacances pour le changement climatique en 2011...

    S’il a fait froid et beaucoup plu en juillet en France, bien plus haut dans le Grand Nord, la fonte estivale de la banquise arctique a battu cet été des records qui n’étaient attendus que dans 30 ans, selon les projections du dernier rapport du Groupe intergouvernemental d'experts sur l'évolution du climat (Giec), en 2007. Océanographes et glaciologues  le confirment  dans deux nouvelles études publiées en septembre par l'université de Brême (Allemagne) et le Centre national d'étude de la neige et de la glace (NSIDC) [site en anglais ] : la glace de mer de l’hémisphère nord , à la fin de l’été, est désormais au plus proche de son minimum annuel et ne s’étend plus que sur environ 4,3 millions de Km.

    2) La situation en 2016 : un été arctique sans glace ?

    Ce spectaculaire retrait a déjà atteint il y a quatre ans, en 2007, où, pour les glaciologues, l’Arctique est entré dans un nouveau régime climatique, et probablement la planète avec lui : sur les 32 années de collecte de données satellitaires, les cinq records de fonte ont eu lieu ces cinq dernières années. L’été 2011 remet une nouvelle fois les pendules de la planète à l’heure : si la tendance actuelle se poursuit, c’est désormais dans environ cinq ans, dès 2016 (entre 2013 et 2019), que l’océan Arctique pourrait être libre de glace à la fin de l’été. D’autres experts, moins pessimistes, tablent sur un été sans glace entre 2020 et 2050. Bien sûr, la banquise devrait toujours se reformer en hiver, mais sa disparition en été aura pour corollaires l’accroissement du réchauffement des eaux de l’océan arctique et la fonte des glaciers du Groenland, deux paramètres de l’élévation du niveau marin, et du renforcement du changement climatique global en cours.

    3) Ce qui va se passer en Europe

    • Une érosion de 15 % des côtes européennes ces 25 dernières années.

      Selon le Journal de l’environnement, un troisième rapport, qui vient d’être rendu par le programme européen CLAMER (Climate Change and European Marine Ecosystem Research), montre à son tour que la fonte des glaces arctiques a provoqué des changements sans précédents et beaucoup plus rapides qu’attendu, sur les mers et océans de l’Europe, depuis 1986. Les experts des 17 instituts océanographiques de 10 pays européens, réunis à Bruxelles le 15 septembre dernier, ont ainsi établi que la combinaison de la hausse du niveau de la mer et de vents plus puissants a contribué à l'érosion de 15% des côtes européennes. Phénomène douloureusement observé sur le littoral atlantique de notre région, avec le recul du trait de côte que Sud Ouest suit à la loupe depuis plusieurs années.

    • Gros coup de chaud en vue pour les mers d’Europe.

    Sur cette même période, les eaux des mers européennes se sont réchauffé environ dix fois plus vite que le taux moyen observé pour le XXe siècle, et ce, à mesure de la fonte de la glace de l’Arctique. En Europe, la hausse des températures à la surface des eaux a été trois à six fois plus forte que la moyenne mondiale. Quant aux modélisations du CLAMER, elles excèdent là aussi largement le rapport du GIEC de 2007 : pour le réchauffement des océans, les dernières simulations suggèrent qu’un réchauffement de 1,5 °C à 5° c est attendu dans le golfe de Gascogne à la fin du XXIème siècle. Enfin, si la hausse du niveau de la mer reste très difficile à prévoir, elle est aussi revue à la hausse : elle pourrait atteindre 0,6 m à 1,9 m le long de certaines côtes européennes en 2100.

     

    • La balle est dans le camp de la communauté internationale.

    Décidément, comme en 2010, l’actualité 2011 du changement climatique pulvérise littéralement les projections émises par le GIEC en 2007. Très attendu par la communauté scientifique, le prochain rapport du GIEC, dont la publication est prévue pour 2014, est déjà sur le feu. D’ici là, tous les voyants rouges du climat ne devraient pas cesser de clignoter furieusement. Le temps semble s’accélérer et, selon les scientifiques, c’est après-demain, sinon demain, que notre système climatique pourrait connaître des bouleversements majeurs, accompagnés d’une hausse importante du niveau marin. La communauté internationale va-t-elle rompre  à Durban avec l’attitude de renoncement qu’elle semble avoir adoptée pour la question climatique depuis l’échec de Copenhague ? C’est à souhaiter. Les  scientifiques ne  cachent plus leur inquiétude  : oui,  il y a bien le feu à la banquise.

    Cathy Lafon