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Une bécassine des marais, photographiée par Alain Noël, "Sentinelle" de Ma Planète, au parc ornithologique du Teich (Gironde)
Mon été 2013 en mode écolo. Aujourd'hui : un guide pour observer et reconnaître les oiseaux.
C'est les vacances, l'été... On a enfin le temps d'observer la nature qui nous entoure. Mais comment déchiffrer ses merveilles ? Arbres, fleurs, oiseaux... Les urbains que nous sommes sèchent souvent : c'est beau, oui. Mais c'est quoi ? Pour la musique et les chansons, c'est facile et magique :un coup de "shazam" avec son smartphone et hop, on a la réponse. Mais pour les chants d'oiseaux, le "shazam des oiseaux" n'existe pas encore !
Un guide des oiseaux complet avec tous les chants
Tout espoir n'est pas perdu. A défaut de pouvoir identifier le chant des délicieuses créatures à plumes qui peuplent nos jardins, forêts, parcs et bosquets en les shazamant avec notre smartphone, nous pouvons en savoir beaucoup plus sur eux grâce à l'éditeur Belin. Ce dernier propose "Un guide photographique complet avec tous les chants" pour découvrir les oiseaux.
"Le guide des oiseaux de France" offre 1.000 photos pour découvrir les oiseaux. 500 espèces sont décrites, soit presque tous les oiseaux observables en France, en Belgique et au Luxembourg. Surtout, premier pas vers "Shazam" et cerise sur le gateau, le guide permet de télécharger en identifiant leurs auteurs, 360 chants ou cris d'oiseaux, via une banque de données accessible à partir de son smartphone.
Jérôme Morin est ornithologue autodidacte, photographe animalier et écrivain. En 2000, il créé le site internet web-ornitho.com, afin d’offrir aux visiteurs des informations naturalistes (photos, chants d’oiseaux, plans de nichoirs, de mangeoires...). Il est l’auteur de plusieurs guides (Oiseaux des villes et des jardins, Oiseaux des forêts et campagnes, Oiseaux des bords de mer) dans la collection des «Fous de nature» (Éditions Belin).
Gérard Guillot, naturaliste militant, passionné d’ornithologie et de botanique, a déjà publié plusieurs guides consacrés à la flore (Fruits charnus, Fruits secs, Fleurs des villes et villages, Fleurs des bois) dans la collection des « Fous de nature » (Éditions Belin). Enseignant en biologie, il a participé à la rédaction du Guide critique de l’Évolution (Éditions Belin) et à la rédaction de plusieurs manuels scolaires pour le collège (Éditions Belin).
Julien Norwood, auteur et illustrateur de l’introduction de ce guide, travaille en tant qu'illustrateur pour de nombreux ouvrages naturalistes et scientifiques. Il se forme pendant près de dix ans au Muséum national d'histoire naturelle de Paris, où il s'occupe également des collections d'oiseaux. Également ornithologue de terrain, il est l'auteur des Oiseaux du Muséum. Voyages à travers les collections.
Le parc ornithologique du Teich (Gironde) en 1973. Photo archives Sud Ouest
Mon été 2013 en mode écolo. Aujourd'hui : le parc ornithologique du Teich.
Ne cherchez pas. S’il a eu droit à un petit reportage à l'époque, l’événement n’a pas fait la Une de « Sud Ouest ».
La création du parc ornithologique du Teich est un pari osé : en 1973, l’écologie n’est pas vraiment à la mode. Le projet initial éait un village-vacances. Et puis, les élus réfléchirent. Le terrain visé de 130 hectares avec ses magnifiques plans d'eau, sa végétation riche et variée, ses profonds marais constituait un biotope idéal pour les canards et la sauvagine. Pourquoi Le Teich n'essaierait-il pas d'imiter Wim, en Belgique, célèbre sanctuaire naturel en Europe ? C'est décidé : on réservera cet ancien lit de la Leyre aux oiseaux et non aux humains. Plus de 1.500 canards plus tard, en 1973, pionnier du genre en France, Le Teich offre au public le privilège d’observer les oiseaux dans leur milieu naturel, sur le Bassin d’Arcachon.
Alain Fleury, premier employé du Teich
A l'époque, le gardien du domaine est Alain Fleury. Co-créateur du parc et seul employé à ses débuts, ce passionné passe ses jours et ses nuits à surveiller, nourrir, recenser ses pensionnaires. Mais aussi à les présenter aux premiers visiteurs du site. En 1973, il est plutôt fier des résultats obtenus : 3.000 cols-verts sont nés au Teich en deux ans. Et il espère accueillir rapidement 15.000 oiseaux pour lesquels il fabrique aussi des nids.
Le succès d'un quadra
Aujourd’hui quadra, le parc du Teich est l’un des sites girondins les plus fréquentés. Il se situe sur une des voies migratoires les plus importantes d'Europe. Entre marais, lagune et forêt, il héberge 312 espèces d’oiseaux sauvages répertoriés, dont la bernache cravant et la cigogne ou encore l'aigrette Garzette Egretta (photo ci-contre) et accueille 60.000 visiteurs par an. Des parcours fléchés plus ou moins longs (2 et 6 km) permettent de l'explorer. A l'entrée du parc, la Maison de la nature organise des balades pour observer les oiseau et des randonnées en kayak de mer sur le Bassin d'Arcachon.
Rétrospectivement, Le Teich mérite un prix de l’innovation
Le concept a essaimé : dernier site similaire en date « Terres d’oiseaux », né en 2010 dans l’estuaire girondin. Et pour son anniversaire, Le Teich s’est offert une nouvelle appellation, celle de « réserve ornithologique ».
Une bécassine des marais, photographiées par Alain Noël, "Sentinelle" de Ma Planète, au parc ornithologique du Teich (Gironde)
Pouvoir identifier le chant d'un oiseau lorsqu'on se balade, en ville ou à la campagne ? Inaccessible rêve, partagé par de plus en plus de Terriens coupés de la nature dont les racines culturelles ne sont plus nourries par le savoir ancestral de la connaissance des animaux, des plantes et des arbres. A l'heure où l'on peut reconnaître la moindre musique ou chanson grâce à l'appli gratuite "Shazam", téléchargeable sur smartphone, la frustration grandit...
Créer le "Shazam des oiseaux"
C'est alors qu'un informaticien, Andrzej Mardula, qui travaille à Paris mais a longtemps vécu à Bordeaux, par ailleurs Sentinelle de l'environnement pour Ma Planète, a l'idée du siècle : créer une appli gratuite téléchargeable sur smartphone afin de pouvoir identifier les auteurs des gazouillis et roucoulements qui jaillissent des bosquets partout où l'on se balade. Bref : créer le "Shazam des oiseaux". Il suffirait de lancer un logiciel et de braquer l'iPhone sur la source du chant d'oiseau et après quelques secondes, le "Shazam des oiseaux" fournirait non pas le titre d'une chanson, avec ses coordonnées complètes (album, artiste, pochette du CD, etc.), mais le nom de l'oiseau, sa photo et sa fiche descriptive.
Mais qui chante quoi ?
C'est en se baladant avec des amis un beau jour de printemps, au bord d'un lac en Chalossse dans les Landes, que l'idée lui est venue, il y a un an de cela. Il fait beau et ça cuicuite de partout, au beau milieu d'envols de plumes. Chouette. Mais qui chante quoi ? Et là, on reste bête et coi, le bec dans l'eau. Rossignol, merle moqueur ? Il n'y a guère que le croassement du corbeau que ses amis et lui-même reconnaissent à coup sûr dans ce joyeux tintamarre... N'est pas ornithologue qui veut. La solution germe alors tout naturellement dans l'esprit de l'informaticien bidouilleur qui ne fait jamais un pas sans son smartphone et ses indispensables appli, pour connaître la distance parcourue même à pied, découvrir le meilleur chemin pour rallier des lieux improbables en voiture, savoir la force du vent qui souffle sur la plage, l'heure de la prochaine marée, ou bien le titre de la chanson que fredonne la jolie voisine en attendant son métro... : il n'y a qu'à "Shazamer" les jolies bêtes à plumes !
La plus grande banque de son naturels au monde
Oui, mais où trouver des chants d'oiseaux déjà enregistrés ? Andrzej fait son enquête sur internet et découvre que l'Université Cornell aux Etats-Unis a créé la plus grande banque de sons naturels au monde en libre accès : son laboratoire d'ornithologie qui garde une trace sonore de toutes les espèces d'oiseaux au monde a mis en ligne une gigantesque collection de sons d’oiseaux récoltés et enregistrés depuis 1929. Ces sons peuvent être téléchargés. Il aura fallu à ses chercheurs une douzaine d’années pour compiler et mettre en ligne ce pot-pourri de piaillements pan-aviaires : plus de 9.000 espèces sont représentées par leurs gazouillis, trissements, zinzinulements et gringottements (plus de noms de cris d’oiseaux, cliquer ICI) En tout, la collection recèle 150.000 enregistrements audios, soit 10 téraoctets d’informations ou 7.500 heures d’écoute en continu... Il y a de quoi faire.
Une appli "très Sud Ouest"
Pour régionaliser la chose et partir d'un environnement animalier connu, Andrzej décide de commencer par donner accès aux chants des oiseaux présents dans le Sud Ouest. Entre temps, il s'est associé à une autre sentinelle de Ma Planète, Alain Noël, un photographe girondin amateur spécialiste des oiseaux. Ce dernier sélectionne de son côté les espèces de la région et leur adjoint une photographie. Nos deux Sentinelles travaillent durant un an en relation avec les chercheurs de la banque des sons de Cornell qui leur ont ouvert gratuitement leurs enregistrements, tant le projet leur paraissait louable. Un an plus tard, le tour est joué. Résultat : une appli qui va bientôt permettre aux mobinautes curieux et passionnés par la nature d'identifier le chant des oiseaux, en ville ou à la campagne. Reste à trouver un nom à ce nouveau Shazam, et à lancer l'appli... qui sera téléchargeable sous Androïd et Apple, c'est promis.