Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

exposition - Page 2

  • Sebastião Salgado, le photographe qui défend la planète

    exposition,film,documentaire,salgado,wenders

    Le photographe Sebastião Salgado défend l'humanité en rendant hommage aux beautés naturelles de la planète de la nature. Hong Kong, le 13 décembre 2014. Photo AFP

    Dans "Le sel de la Terre", le magnifique film documentaire du réalisateur allemand Wim Wenders consacré à Sebastião Salgado, le photographe brésilien mondialement connu pour ses reportages aux quatre coins de la planète sur le pire de la misère humaine, se réconcilie avec son métier, la photographie et la vie tout court, grâce à la nature au service de laquelle il met désormais son immense talent.  Son dernier projet artistique, "Genesis", une titanesque exposition de l'ensemble de ses images depuis huit ans signe un nouveau témoignage de son combat pour la protection des ressources vivantes de la planète.

     
    Photographe de la misère de l'humanité
     
    Salgado-mine--3-.jpgDevenu photographe professionnel dans les années 1970, Salgado, originaire d’une région rurale du centre du Brésil, a reçu une formation d’économiste avant de se tourner vers la photo. Durant une vingtaine d'années, il se rend dans plus de 100 pays, du Rwanda au Guatemala en passant par le Bangladesh. Il témoigne des pires horreurs: les famines, les guerres, la pauvreté, les aberrations de la mondialisation et les déplacements de population. Ses photographies spectaculaires de paysages ravagés, de communautés exploitées ou vulnérables, comme les ouvriers de l’industrie pétrolière du Koweït, les chercheurs d’or du Brésil (photo ci-dessus), ou les travailleurs chargé de démolir les navires au Bangladesh, ont inspiré des générations de photographes. Elles sont d’autant plus dramatiques qu’elles sont en noir et blanc.
     
    Douter de l'humanité

    Après les horreurs du génocide au Rwanda qu'il a couvert dans les années 1990, Salgado ne peut plus photographier. Trop de morts, trop d'atrocités. Le photographe est obsédé par l’odeur de décomposition des piles de cadavres jetés à terre par les bulldozers. Des scènes, gravées à jamais dans sa mémoire, qui le font douter de l'humanité. « J’ai commencé à mourir, mon corps a commencé à être malade », raconte-t-il dans "Le Sel de la Terre". Son esprit aussi.

    Sauvé par la nature

    exposition,film,documentaire,salgado,wendersContraint de faire une pause, il opère un retour à la terre, sur la plantation de son père au Brésil qu'il découvre dévastée par la déforestation liée à l'exploitation outrancière du bois. A sa grande consternation, les lacs de son enfance se sont asséchés et une partie de la forêt pluviale a disparu. Avec son épouse Lelia, ils replantent les arbres et finissent par faire revivre le sol qu'ils croyaient mort.  « Nous avons replanté plus de 2,5 millions d’arbres. C’est à nouveau la forêt pluviale. On a sauvé les jaguars, on a plus de 170 espèces différentes d’oiseaux ». La renaissance de sa terre natale et nourricière lui redonne aussi le goût de la vie et de la photographie. 

    "Aggiornamento écolo"

    exposition,film,documentaire,salgado,wendersCe qui affecte le plus Salgado, désormais, c’est le pillage aveugle des ressources de la planète par une humanité qui ne voit pas qu’elle court à sa perte. Le photographe des hommes qui veut rendre hommage à la beauté de la planète, a fait son "aggiornamento écolo" en découvrant que l'amour et la compassion qu'il porte à l'humanité ne peuvent être dissociés de ceux qu'il nous faut accorder à notre maison, la Terre. Parce que ce sont d'abord les plus faibles et les plus pauvres qui souffrent des ravages que nous infligeons à la nature et à la planète. 

    Les hommes doivent préserver la planète

    salgado pingouins.jpgDepuis, il a créé avec son épouse l’agence Amazonas Images, qui produit et publie ses photographies, des images époustouflantes de la nature qui n’ont d’égales que ses critiques envers le comportement de « prédateurs profonds » des hommes. Ces derniers doivent préserver la planète, disent ses photographies de pingouins glissant sur les icebergs (ci-contre) de babouin solitaire traversant des dunes, d’eau dégoulinant de la queue d’une baleine. « Nous avons commencé à tout détruire, nous avons domestiqué le bétail et mis le bétail en prison, nous les produisons par dizaines de millions pour qu’on puisse les manger », dénonce encore Salgado.

    «Nous ne faisons plus partie de notre planète, nous sommes devenus des aliens »

    Le 13 décembre dernier, ors d’une visite à Hong Kong destinée à promouvoir le projet d'exposition « Genesis», fruit de huit années d’exploration du monde, le photographe âgé de 70 ans s’est dit convaincu que la soif de domination de la nature par les hommes allait avoir raison d’eux. « Si nous ne revenons pas sur terre, nous ne serons pas ici encore trop longtemps », a-t-il confié à l'AFP. 

    Cathy Lafon

    PLUS D'INFO 

    • Devenu professionnel au début des années 70, Sebastião  Salgado a obtenu une avalanche de prix prestigieux et ses photos se sont retrouvées à la Galerie Barbican de Londres ou au Centre international de la photographie de New York. 

    OU VOIR "LE SEL DE LA TERRE" ?

    • Dans l'agglomération bordelaise, le film de Wim Wenders passe  au cinéma Utopia Saint-Simeon, 5, place Camille-Jullian 33000 Bordeaux, et au  cinéma Jean Eustache, place de la Ve-Republique 33600 Pessac.
  • "Ours, mythes et réalités" : une exposition exceptionnelle s'ouvre à Toulouse

    cannelle naturaliste.jpg

    Naturalisée au Muséum d'histoire naturelle, l'ourse Cannelle est la star de l'exposition consacrée à l'ours qui s'ouvre à Toulouse le 11 octobre 2013 Photo AFP

    Le Muséum d'histoire naturelle de Toulouse accueille à partir de ce vendredi 11 octobre une exposition exceptionnelle consacrée à l'ours : "Ours, mythes et réalités".
     
    Intérêt national
     
    Le prestigieux label du ministère de la Culture « Exposition d'intérêt national » vient d'être délivré au Muséum toulousain pour cet événement qui veut faire la part du mythe universel et de la réalité concernant un animal, jouet fétiche pour les enfants du monde entier, pourtant souvent diabolisé. Le public pourra notamment découvrir l'ourse Cannelle, naturalisée après avoir été tuée par un chasseur il y a neuf ans.
     
     

    L'ours, "cultissime"

    Au Moyen-Âge, les autorités religieuses encourageaient la chasse à l'ours pour mettre fin aux survivances du culte de l'ours chez les Celtes et les Germains. C'est ainsi que le plantigrade se retrouve retranché dans les massifs montagneux. Bien plus tard, au début du XXème siècle, l'ours devient un jouet en peluche, en Allemagne, en 1903. Gros succès commercial immédiat pour "nounours" qui franchit l'Atlantique et devient Teddy Bear aux Etats-Unis. En 1907, il s'en vend plus d'un million dans le monde. On en trouve aujourd'hui de toutes les formes, de toutes les couleurs et de toutes les matières.

    "Bonne nuit, les petits !"

    Jouet et objet de collection, l'ours est devenu le cadeau universel de naissance par excellence. Personnage de contes et de livres pour enfants, de "Boucle d'or et les trois ours" à "Winnie l'ourson", il hante aussi les films d'animation, comme le célèbre Balou, dans "Mowgli et le livre de la Jungle" de Walt Disney. "Nounours" est même le héros d'un des tout premiers feuilletons télévisés pour enfants diffusés en France dans les années 1960 : "Bonne nuit, les petits"... Bref, l'ours est partout. Rassurant et inquiétant en même temps, il forge notre inconscient et peuple notre imaginaire. Il est tout à la fois "l'autre", le symbole d'une nature forte, sauvage et imprévisible, et une part de nous-mêmes.

     

    ours blanc.jpgEspèce menacée
     
    Les ours sont chassés depuis la préhistoire pour leur viande et leur fourrure. C'est à l'époque moderne que l'animal mythique devient une espèce menacée, comme bien d'autres. Partout dans le monde, les populations ursines sont victimes de pressions humaines, comme celles des éleveurs dans les Pyrénées, de l'empiètement de l'homme sur son habitat naturel, de l'artificialisation et de la fragmentation des forêts, du réchauffement climatique et du commerce illicite. Selon l'UICN, six espèces d'ours sont considérées comme vulnérables ou menacées d'extinction, comme l'ours blanc polaire. S'il n'est pas classé parmi les espèces menacées au plan mondial, l’ours brun, l’ursidé le plus répandu, est menacé de disparition dans le sud de l’Europe, en France, et dans le sud et le centre de l’Asie. Le braconnage et le commerce international des populations les plus menacées sont interdits, mais se pratiquent toujours. 
     
    L'irrationalité des peurs pyrénéennes
     
    Sans les lâchers d’ours de 1996-97 et 2006, l'ours aurait disparu des Pyrénées françaises... Dans une agriculture de montagne fragilisée, qui vit sous la perfusion des aides européennes,  il a cristallisé les peurs et les oppositions au moment de la réintroduction de l'ourse slovène Ziva en 1996. Bergers et chasseurs font front commun contre la bête jugée responsable des attaques de troupeaux. La déraison et l'exaspération atteindront leur point culminant en 2004 quand un chasseur abattra Cannelle, la dernière ourse de souche pyrénéenne pure. Aujourd'hui, Cannellito (son fils), Hvala, Pyros, Pollen, Néré et tous les autres ours présents dans les Pyrénées, perpétuent l’espèce dans ces montagnes qui sont aussi les leurs et qui comptent actuellement environ 25 ours.
     
    ours visite.jpgChouchou des Français et des Pyrénéens
     
    Pourtant, depuis 1992, cinq études d'opinion et plusieurs consultations du public ont été réalisées sur l'acceptation sociale de la présence de l'ours dans les Pyrénées : toutes se sont révélées favorables au plantigrade. Qu'elles aient été menées à l'échelle nationale : 88 % d'opinions favorables en 2003 (IFOP), ou dans les Pyrénées : 77 % dans les Pyrénées-Atlantiques en 2003 et 84 % dans les Pyrénées centrales en 2005. Dans les Pyrénées, professionnels et commerçants pyrénéens interrogés sur la présence de l'ours et la valorisation du territoire et leur activité sont tout aussi formels : 58,7 % d'entre eux considèrent que l'image de l'ours devrait être utilisée pour le développement touristique des Pyrénées. Les anti-ours sont en réalité très minoritaires, en dépit de leur lobbyisme actif et parfois violent.
     
    ours main homme.jpgL'expo de la réconciliation ?
     
    L'ours représente la part  d’animalité dans laquelle l’Homme  se reconnaît, mais qu’il cherche à exorciser : il est donc question  d’histoires d’ours mais aussi de l’histoire commune entre l’homme et l’ours qui renvoie à celle de l'homme, face à lui-même. L'initiative du Muséum devrait être ainsi une bonne opportunité pour dépasser les polémiques stériles pro et anti-ours, en s'arrêtant pour une fois sur des questions de fond. Selon les mots de sa conceptrice, l'exposition est l'occasion de "s’interroger sur nous-mêmes et sur ce qu’on veut pour nos enfants demain…": un monde où l'on survit sans la nature, ou un monde où l'on vit avec la nature.
     
    "Celui que l’on ne peut exclure sans nous renier nous - mêmes"
     
    Laissons le dernier mot à l'association Pays de l'ours-Adet, qui lutte depuis des années pour la préservation de l'ours et que cette exposition émeut et réjouit tout à la fois :  "Si proche mais si différent, à la fois familier et sauvage, voisin sympathique mais incontrôlable, l’ours, c’est l’autre, celui que l’on ne peut exclure sans nous renier nous - mêmes".
     
     
    PRATIQUE

    PLUS D'INFO

    • Découvrez la chronologie interactive de l'histoire de la préservation de l'ours dans les Pyrénées en cliquant ICI
    • Le site de Ferus : cliquer ICI
    • Le site de Pays de l'Ours-Adet : cliquer ICI

    LIRE AUSSI

    • Les articles de "Ma Planète" sur les ours : cliquer ICI
  • Surpêche : Mélanie Laurent se met à nu pour les poissons

    melanie laurent.jpg

    Faire poser des stars en petite tenue en compagnie de poissons ou de crustacés? C'est la drôle d'idée de la campagne anglaise, baptisée "Fish Love", qui veut sensibiliser les Européens au problème de la surpêche. L'actrice française Mélanie Laurent a souhaité y participer.

    Mélanie en pince pour l'océan

    anne marie vergez.jpgEngagée auprès de l'ONG Greenpeace dans la lutte contre la surpêche, la belle Mélanie en pince pour l'océan, la mer et leurs habitants. Elle l'a déjà montré en assurant la narration  française du documentaire "The end of the line" sur la surpêche et en participant à un débat aux côtés d'Anne-Marie Vergez (patronne de pêche luzienne) et d'Hélène Bourges (Greenpeace), à Saint-Jean-de-Luz, pour défendre la pêche artisanale (photo ci-contre). De là à poser, nue, en exhibant fièrement un crabe devant sa poitrine, il y a quand même un sacré pas à franchir... Mais quand on aime et qu'on est écolo, on n'hésite pas à donner de sa personne.

    "Fish Love" : les stars s'engagent contre la surpêche

    surpeche,populations halieutique,lutte,prévention,vote,union européenne,europe,exposition,photoL'actrice française est loin d'être la seule à avoir répondu à l'invitation d'Alan Gelati, photographe de mode italien, et du Britannique Rankin, dans le cadre de "Fish Love". D'autres célébrités sont prêtes à déclarer leur flamme aux poissons, mollusques et crustacés qui peuplent nos mers. Vingt-quatre clichés de stars, de Lizzy Jagger, actrice et modèle, qui chevauche un énorme lieu jaune en tenue d’Eve, à l’acteur Sir Ben Kingsley, torse offert, qui tient un poulpe dans sa main, sont également exposés à la galerie Baudoin-Lebon, à Paris (IIIe), jusqu’à ce samedi 1er juin.

    Le vote de l'Europe contre la surpêche

    Une fois n'est pas coutume, les écolos ont une autre raison de se réjouir aujourd'hui. C'est moins glamour que Mélanie Laurent avec son crabe, mais tout aussi important (sinon plus...) : les pays de l'UE et le Parlement européen ont trouvé un accord  sur l'épineux dossier de la réforme de la politique commune de la pêche (PCP) dans la nuit du  mercredi 29 mai au jeudi 30 mai : la  pêche communautaire doit devenir plus durable en limitant progressivement les pratiques de surpêche dès 2014.

    surpeche 3.jpgLimiter à 5 % la quantité des poissons pêchés et rejetés

    En février dernier, le Parlement européen avait voté à une écrasante majorité (502 voix contre 137) le projet de loi sur la réforme du règlement de base de la politique commune de la pêche (PCP), en faveur d'une pêche durable. Pour limiter le déclin des ressources halieutiques, le compromis obtenu à l'arraché prévoit de limiter à 5% la quantité des poissons non commercialisables pouvant être rejetés par dessus-bord car trop petits, abîmés ou hors quotas. Ces "captures accessoires", représentent aujourd'hui jusqu'à un quart des prises de l'Union européenne. Les poissons, qui pour la plupart meurent après leur rejet, devront désormais être débarqués par les pêcheurs pour les inciter à davantage de sélectivité. Le Parlement européen qui prônait une interdiction totale de cette pratique, s'est finalement aligné sur les Etats membres.

    La pression des ONG

    L'UE est la troisième puissance de pêche mondiale derrière la Chine et le Pérou, mais ses ressources halieutiques déclinent: 47% des stocks de poissons en Atlantique et 80% en Méditerranée sont affectés par la surpêche. L'accord européen est donc un vrai succès pour la protection de la ressource naturelle halieutique. Il est aussi le résultat d'un processus inédit de négociations à trois avec la Commission européenne, qui s'est en fait déroulé sous la pression constante d'un quatrième acteur : les ONG et des associations de défense de l'environnement maritime, dont le collectif Océan 2012, qui regroupe 180 de ces organisations. 

    carton_fishlove.jpg"Fish love" deuxième saison...

    Si l'Europe vient de marquer des points dans la lutte contre la surpêche, cette pratique reste à combattre dans d'autres régions du monde. Alors, si on a raté l'expo "Fish Love" (tout le monde n'est pas Parisien...), on peut visualiser les photos sur internet. On peut aussi s'organiser pour la prochaine "Fish Love", prévue à partir d'une nouvelle série de clichés toute aussi étonnante, réalisée par le portraitiste Denis Rouvre. Avec des stars françaises dont les noms sont encore tenus secrets...

    Cathy Lafon

    PLUS D'INFO

    LIRE AUSSI