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Le protocole de Kyoto, c'est "KP" pour les intimes. Et il est bien mal parti , si les pays industrialisés ne parviennent pas à s'accorder pour lutter contre le changement climatique, en acceptant la réduction de leurs émissions de CO2.
Alors les fans de KP affichent à Durban, avec humour, leur amour et leur soutien pour le protocole, sur des cravates, des badges, des autocollants, des T-shirts... Et tous croient fermement que les Etats vont pouvoir s’entendre sur une seconde période d’engagement après 2012. Le collectif d’ONG à l’origine de l’initiative a distribué plus de 800 T-shirts, 1 000 badges et des dizaines de cravates. Allez KP !
Dans la catégorie « cadeau indispensable », il y a bien sûr les trois petits bouquins de Stéphane Hessel (94 printemps), ancien résistant et co-rédacteur de la Déclaration universelle des droits de l’homme. Ne vous laissez pas abuser par son année de naissance : le seul vrai « djeun », c’est lui !
« Indignez-vous ! », publié en 2010, reste un énorme succès de librairie (plus d’1,7 millions d’exemplaires vendus à ce jour) porté non par les médias, mais par un phénoménal bouche-à-oreilles. Ce court essai pose avec une humanité et une bienveillance inouïes les bonnes questions sur les scandales actuels du monde et de nos sociétés. On sait que Stéphane Hessel est depuis considéré comme le « père » des mouvements de révolte sociale, à l’œuvre cette année un peu partout dans le monde et souvent auto-baptisés « les indignés ». Les jeunes y occupent le premier rôle.
« Engagez-vous ! », publié en 2011, est un livre d’entretiens avec un jeune écologiste, Gilles Vanderpooten, qui donne des réponses et des solutions aux questions soulevées par « Indignez-vous ! ». La première réponse, selon Hessel, étant, on l’a compris, l’engagement écologique. Elle s’adresse avant tout aux jeunes générations, mais pas seulement.
L'essai repose sur une analyse conceptuelle fondamentale de la mondialisation : on ne peut et il ne faudrait d’ailleurs surtout pas la rejeter en bloc. Il s’agit d'en garder le meilleur (l’ouverture aux autres), tout en réformant et en transformant le pire (dont la toute puissance de la finance internationale et la corruption). Pour Stéphane Hessel et Edgar Morin, 184 ans à eux deux, il y a nécessité et urgence tout à la fois à "mondialiser" et à "dé-mondialiser", à « développer » et à « envelopper » (ou protéger). Autrement dit, il est bon de poursuivre la mondialisation qui nous permet de devenir une communauté d’être humains de toutes origines, solidaires de notre planète dont la vie conditionne la nôtre (notre «Terre-mère ») tout en sauvegardant les intérêts vitaux des patries et des régions, et la protection des cultures vivantes (la diversité culturelle).
Offrir la trilogie Hessel en ce Noël 2012, c’est le sans faute écolo assuré ! Cadeau pas cher (15 € les trois ouvrages), ni « luxueux- bling bling », ni «total- décroissant », il s'inscrit néanmoins contre la « sur-consommation » (hyper écolo comme concept). Et puis, ça se lit vite, mais ça fait réfléchir très, très, très, longtemps… Un vrai cadeau durable en somme. Et en prime, généreux et bourré d’espoir. Car l’écologie n’est par nature ni anxiogène ni avaricieuse. Elle est au contraire généreuse et porteuse d’espoirs. Si elle fait une analyse réaliste des situations, genre « ça craint », elle est en même temps pragmatique, tendance « je ne baisse pas les bras » : créatrice de solutions pour tous les êtres humains.
Extrait. Profitons de cette rubrique « cadeaux » pour nous offrir en douce une belle définition de « être écologiste » selon Stéphane Hessel, dans « Engagez vous ! ».
« Etre écologiste, c’est se rendre compte – ce qui depuis est devenu une évidence - que l’homme n’est pas le maître de la nature, mais qu’il est un objet naturel, et par conséquent que l’évolution de la planète est un cadre dans lequel lui-même évolue. Comprendre comment évolue la nature, quels sont les risques qu’elle court, soit par elle-même, soit par l’action des sociétés humaines, c’est ouvrir la voie à une stratégie intelligente pour préserver les équilibres indispensables sans lesquels la survie des sociétés humaines n’est pas possible. C’est la façon dont j’envisage le changement : le nouvel homme n’est plus l’homme de la Bible auquel Dieu dit : « Tu seras le maître de la nature », mais c’est l’homme instruit par une meilleure connaissance du fonctionnement de cette nature ». Classe.
« Indignez-vous ! », Stéphane Hessel. Editions Indigène, 3 € - « Engagez-vous ! », Stéphane Hessel. Editions de l’aube, 7 € - « Le chemin de l’espérance », Stéphane Hessel, Edgar Morin. Editions Fayard, 5 €. En vente dans toutes les librairies. De préférence près de chez vous.
Fonte de la banquise et ses conséquences pour la planète : les scientifiques poussent un cri d'alarme alors que la 17e Conférence des Nations Unies sur le climat s'ouvre ce lundi à Durban (Afrique du Sud). L'Europe sera très touchée...
S’il a fait froid et beaucoup plu en juillet en France, bien plus haut dans le Grand Nord, la fonte estivale de la banquise arctique a battu cet été des records qui n’étaient attendus que dans 30 ans, selon les projections du dernier rapport du Groupe intergouvernemental d'experts sur l'évolution du climat (Giec), en 2007. Océanographes et glaciologues le confirment dans deux nouvelles études publiées en septembre par l'université de Brême (Allemagne) et le Centre national d'étude de la neige et de la glace (NSIDC) [site en anglais ] : la glace de mer de l’hémisphère nord , à la fin de l’été, est désormais au plus proche de son minimum annuel et ne s’étend plus que sur environ 4,3 millions de Km.
2) La situation en 2016 : un été arctique sans glace ?
Ce spectaculaire retrait a déjà atteint il y a quatre ans, en 2007, où, pour les glaciologues, l’Arctique est entré dans un nouveau régime climatique, et probablement la planète avec lui : sur les 32 années de collecte de données satellitaires, les cinq records de fonte ont eu lieu ces cinq dernières années. L’été 2011 remet une nouvelle fois les pendules de la planète à l’heure :si la tendance actuelle se poursuit, c’est désormais dans environ cinq ans, dès 2016 (entre 2013 et 2019), que l’océan Arctique pourrait être libre de glace à la fin de l’été.D’autres experts, moins pessimistes, tablent sur un été sans glace entre 2020 et 2050. Bien sûr, la banquise devrait toujours se reformer en hiver, mais sa disparition en été aura pour corollaires l’accroissement du réchauffement des eaux de l’océan arctique et la fonte des glaciers du Groenland, deux paramètres de l’élévation du niveau marin, et du renforcement du changement climatique global en cours.
3) Ce qui va se passer en Europe
Une érosion de 15 % des côtes européennes ces 25 dernières années.
Sur cette même période, les eaux des mers européennes se sont réchauffé environ dix fois plus vite que le taux moyen observé pour le XXe siècle, et ce, à mesure de la fonte de la glace de l’Arctique. En Europe, la hausse des températures à la surface des eaux a été trois à six fois plus forte que la moyenne mondiale. Quant aux modélisations du CLAMER, elles excèdent là aussi largement le rapport du GIEC de 2007 : pour le réchauffement des océans, les dernières simulations suggèrent qu’un réchauffement de 1,5 °C à 5° c est attendu dans le golfe de Gascogne à la fin du XXIème siècle. Enfin, si la hausse du niveau de la mer reste très difficile à prévoir, elle est aussi revue à la hausse : elle pourrait atteindre 0,6 m à 1,9 m le long de certaines côtes européennes en 2100.
La balle est dans le camp de la communauté internationale.
Décidément, comme en 2010, l’actualité 2011 du changement climatique pulvérise littéralement les projections émises par le GIEC en 2007. Très attendu par la communauté scientifique, le prochain rapport du GIEC, dont la publication est prévue pour 2014, est déjà sur le feu. D’ici là, tous les voyants rouges du climat ne devraient pas cesser de clignoter furieusement. Le temps semble s’accélérer et, selon les scientifiques, c’est après-demain, sinon demain, que notre système climatique pourrait connaître des bouleversements majeurs, accompagnés d’une hausse importante du niveau marin. La communauté internationale va-t-elle rompre à Durban avec l’attitude de renoncement qu’elle semble avoir adoptée pour la question climatique depuis l’échec de Copenhague ? C’est à souhaiter. Les scientifiques ne cachent plus leur inquiétude : oui, il y a bien le feu à la banquise.