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Développement durable - Page 778

  • Quand les aéroports ont la poisse... En Allemagne, le projet berlinois bat de l'aile

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    Vue aérienne du chantier du futur aéroport berlinois Willy-Brandt Dr

    Dans la famille des aéroports européens à haut risque écologique et susceptibles de lourdes dérives budgétaires, il n'y a pas que le projet français de Notre-Dame-des-Landes (Loire-Atlantique). Demandez à voir la carte de son cousin berlinois, et vous ne serez pas déçus du voyage.

    Biodiversité : l'Europe veille au grain pour ses oiseaux

    projet,aéroport,transport aérien,retard,coût,biodiversité,europe,commission européenne,allemange,conflit,polémiquePour les opposants français du futur site nantais, le projet du nouvel aéroport berlinois (Brandeburg-Willy-Brandt), destiné à remplacer trois aéroports, celui de Tempelhof fermé en 2008 , celui de Tegel à l'ouest, et de Schönefeld à l'est, c'est une affaire qui vaut de l'or : il présente l'avantage et la particularité de compter l'Europe et Bruxelles comme principaux opposants. Du lourd, donc. La Commission européenne envisage en effet d’engager des poursuites contre l’Allemagne au nom de la mise en danger par l’évolution du projet de plusieurs espèces animales protégées.

    Des études d'impact devenues non conformes

    Concrètement, le gestionnaire de l'aéroport de Berlin aurait changé les couloirs aériens par rapport aux tracés d’origine. Bruxelles a donc échangé des courriers, le 11 janvier, avec le gouvernement allemand pour lui signifier que les nouvelles trajectoires de vol n’étaient plus conformes à l’étude d’impact et qu’elles survolaient des lacs et d’autres habitats précieux pour plusieurs espèces d’oiseaux protégées. Selon Joe Hennon, porte-parole de la Commission européenne, «une des options serait de lancer une procédure officielle pour infraction, mais nous n’en sommes pas encore là», précise le Journal de l'Environnement.

    Un aéroport qui bat de l'aile

    "Avec ces défenseurs de scarabées et autres petites bêtes soit-disant en péril, on ne peut plus rien faire !" diront les plus écolo-sceptiques. A Berlin, l'écologie n'est pourtant qu'un tout petit grain de sable dans le fiasco final d'un nouvel équipement à l'utilité contestable et dispendieux pour certains, et dont le coût devient assurément pharaonique. "Désastre", "débâcle" : la presse allemande et l'opinion publique ont la dent dure pour qualifier un chantier devenu, selon Challenge, "la risée de toute l'Allemagne". Il est vrai que, outre ses récentes mésaventures environnementales, le projet berlinois ne cesse de cumuler avanies et retards.

    Tout raser et reconstruire ?

    projet,aéroport,transport aérien,retard,coût,biodiversité,europe,commission européenne,allemange,conflit,polémique Prévu pour être inauguré en 2011, il ne devrait pas être opérationnel avant 2014, voire 2015, alors que les travaux ont commencé en 2006. Les normes de sécurité n'ont pas été respectées et certains experts estiment même qu'il faut raser le bâtiment et tout recommencer ! Avec la possible plainte de Bruxelles, il enregistre un cinquième  retard, qui a provoqué la démission, le 7 janvier dernier, du maire de Berlin Klaus Wowereit de la présidence du conseil de surveillance de l’aéroport, après l’annonce d’un nouveau report. Nommé le 14 janvier à sa place,  Matthias Platzeck (photo ci-dessus, le président social-démocrate du Land de Brandebourg a pris le chantier personnellement en main et veut tout faire pour remettre sur pied un projet dont le surcoût est pour l’instant estimé à 1,5 milliards d’euros. Le budget initial a débordé, pour dépasser les 4 milliards d’euros...

    La ligne bleue des Vosges

    A Notre-Dame-des-Landes, les opposants ont désormais les yeux rivés sur la ligne bleue des Vosges : les compagnies aériennes allemandes qui misaient beaucoup sur la nouvelle infrastructure exigent maintenant des contreparties. Et, signe des temps, Lufthansa vient de demander que l'aéroport actuel de Berlin, Tegel, soit, en partie, rénové...

     Cathy Lafon

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  • Abeilles et pesticides : l'Europe s'inquiète enfin

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    Coup dur pour l'industrie des pesticides, mais vraie bonne nouvelle pour les petites ouvrières de la pollinisation, nos amies les abeilles, et pour les apiculteurs et les défenseurs de l'environnement : la Commission européenne pourrait proposer d'interdire l'utilisation de certains pesticides après les conclusions "inquiétantes" rendues aujourd'hui par l'autorité européenne de sécurité des aliments (EFSA) sur leur impact létal pour les abeilles.

    L'Europe va écrire aux fabricants des pesticides incriminés

    "L'EFSA a rendu mercredi des conclusions inquiétantes sur l'impact de trois types de produits sur le nectar et le pollen", a expliqué Frédéric Vincent, porte-parole du commissaire européen en charge de la Santé et des Consommateurs. Une lettre va être adressée "cette semaine" aux groupes Bayer et Syngenta, qui produisent les pesticides comportant les trois néonicotinoïdes incriminés (clothianidine, imidaclopride et thiamethoxam), notamment le Cruiser OSR, pour leur demander de réagir à ce rapport, a annoncé Frédéric Vincent, précisant que les deux groupes avaient "jusqu'au 25 janvier pour répondre".

    Des Etats européens, dont la France, ont déjà interdit, totalement ou pour partie, l'usage de ces pesticides

    pesticides,abeilles,efsa,europe,apiculture,commission européenneCertains Etats membres n'ont pas attendu l'avis de l'EFSA et ont déjà pris des mesures au plan national. En France, le ministre de l'agriculture, Stéphane Le Foll, a ainsi retiré le 29 juillet 2012, l'autorisation de mise sur le marché (AMM) du Cruiser OSR utilisé en traitement de semence pour le colza. Reste son usage pour le maïs qui, bien que contesté, n'a pas été à ce stade définitivement banni.  L'Italie et l'Allemagne interdisent l'usage des pesticides incriminés seulement pour le maïs, les Pays-Bas pour traiter les plantes qui attirent les abeilles, et la Slovénie pour toutes les plantes.

    Un impact létal avéré sur les abeilles

    La Commission européenne souhaite arrêter une ligne de conduite au niveau de l'UE, pour aller si nécessaire vers une interdiction des produits incriminés. Au fil des ans, les études scientifiques ont permis d'établir que les pesticides dits "systémiques" ou "néonicotinoïdes" ont bien un impact létal sur les abeilles, qu'ils désorientent, au point que certaines ne savent plus revenir à leurs ruches. En une quinzaine d'années, leur mortalité est passée de 5 à 30%.

    L'Europe prendra "les mesures qui s'imposent"

    Les apiculteurs, qui ont déjà obtenu le retrait du Régent et du Gaucho (Bayer), vont se réjouir des conclusions de l'EFSA. En revanche, comme on peut s'y attendre, c'est la soupe à la grimace pour les fabricants qui insistent de leur côté sur l'impact économique de la suppression de leurs pesticides. Quant à la Commission européenne, elle continue son travail politique et a décidé d'inscrire le sujet à l'ordre du jour de la réunion du comité permanent de l'UE en charge de ces questions prévue le 31 janvier. "La Commission, avec les Etats membres, prendra les mesures qui s'imposent", a conclu le porte-parole.

    Décidément, la planète qui pleure souvent, a quelques raisons de sourire en ce début 2013...

    Cathy Lafon

    EN SAVOIR PLUS

    Les conclusions de l'EFSA sur son site : cliquer ICI

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  • Fil vert. La France a "valorisé" plus de 60% de ses déchets en 2010

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    Le traitement des ordures ménagères à la décharge d'Aiguillon (Lot-et-Garonne) Photo archives Sud Ouest Thierry Suire

    Encore une bonne nouvelle, pour bien démarrer en vert l'année 2013 : si la France a produit 355 millions de tonnes de déchets en 2010, plus de 60% d'entre eux ont été "valorisés", c'est-à-dire recyclés ou incinérés avec récupération d'énergie. C'est ce que vient d'indiquer le Commissariat général au développement durable, dans un bilan daté de janvier, conformément au règlement statistique européen sur les déchets, qui doit rassembler tous les deux ans l’ensemble des données disponibles sur la production et le traitement des déchets.

    2,9 % de déchets en plus par rapport à 2008

    La mauvaise nouvelle, c'est que la quantité des déchets produits par les ménages et les industries a augmenté  en 2010 de 2,9% par rapport à 2008. La France n'est donc pas la meilleure élève de l'Europe en la matière : avec 5,5 tonnes de déchets par habitant, le pays se situe un peu au-dessus de la moyenne européenne qui est de 5. L’Allemagne fait mieux, avec seulement 4,4 tonnes par habitant. L’Allemagne, la France et le Royaume-Uni produisent à eux seuls près de 40 % de l’ensemble des déchets de l’Union européenne à 27. 

    Mais de quelle nature sont les déchets français ?

    bilan,rapport,déchet,statistiques,chiffres,compostage,recyclage,valorisationEnviron 70% des déchets, soit 260 millions de tonnes, sont dits "minéraux" et proviennent pour la plus grande partie du secteur de la construction (photo ci-contre). 3 % sont des déchets dangereux, le reste étant constitué de déchets non minéraux non dangereux. Un peu plus du quart des déchets produits en France en 2010 sont des déchets non minéraux non dangereux, dont 26,4 millions de tonnes proviennent des ménages. Le secteur tertiaire (22,4 millions de tonnes) avec ses multiples activités de services est le dépositaire de nombreux produits en fin de vie (des véhicules hors d’usage, aux déchets électroniques…). La production de l’industrie (17,2 millions de tonnes) a baissé d’un million de tonnes en deux ans. L’agriculture est peu émettrice selon le règlement statistique sur les déchets, car ne sont comptabilisés que les déchets sortant de l’exploitation, et faisant l’objet d’un traitement.Tous déchets confondus, 64% ont été "valorisés" par le biais du recyclage ou incinération avec récupération d'énergie pour chauffer des logements ou produire de l'électricité, soit un niveau équivalent à 2008.

    Un bon point et les encouragements

    En dépit de la  hausse globale de leur production annuelle de déchets qui les empêchera de recevoir cette année les félicitations, les Français peuvent se décerner un bon point et  même s'attribuer des encouragements : le tri et le compostage réalisés par les particuliers sont en plein boom, comme le souligne encore le Commissariat général au développement durable qui note "une forte hausse entre 2008 et 2010 du tri et du compostage, avec deux millions de tonnes supplémentaires". Le compostage permet de transformer les déchets en compost, un engrais naturel proche du terreau et respectueux de l’environnement. C’est également un moyen d’alléger le poids de nos poubelles et de valoriser certains de nos déchets...

    15.000 composteurs offerts par La Communauté urbaine de Bordeaux (Cub)

    bilan,rapport,déchet,statistiques,chiffres,compostage,recyclage,valorisationA l'instar de nombreuses autres collectivités locales partout en France, la Cub travaille à améliorer ce bon résultat dans les années qui viennent : l'agglomération bordelaise offre ainsi 15.000 composteurs individuels (en bois ou en plastique) et des bio-seaux, pour inciter les habitants à adopter la pratique écologique du compostage et améliorer ainsi son impact environnemental. Depuis 2011, La Cub a initié avec l’Ademe la mise en oeuvre d’un Programme local de prévention des déchets à l’échelle du territoire communautaire, avec pour objectif de réduire de 7% notre production de déchets en accord avec le Grenelle de l’Environnement. L’une des actions phare de ce programme, le compostage à domicile, permet de valoriser près de 30% du poids de nos poubelles... Pas mal !

    Cathy Lafon